Raggasonic

Publié le 07 avril 2011 par Misterblog

Espace Julien, 6 Avril 2011.

S’il a fait beaucoup moins de bruit que leurs potes de NTM, le retour de Raggasonic est une sacrée bonne nouvelle pour ceux qui comme moi les ont pas mal écouté dans les années 90 mais jamais vu sur scène.
Et mine de rien, leur dernier passage à Marseille ensemble remonte à 1996.

Avant un album prévu pour Septembre, leur come back tour passe par un Espace Julien moyennement rempli, avec des fans de plusieurs générations réunies.
Brassage qui m’apparait assez logique car bien que n’étant pas un spécialiste du ragga made in France, je ne suis pas sûr que Big Red et Daddy Mory aient eu une descendance artistique et médiatique dignes de ce nom depuis.

Une joie perso de les découvrir enfin en live et en pleine forme, accompagnés d’un vrai groupe et non un simple soundsystem.

Le son est excellent et les classiques du duo s’enchaînent sans temps mort ni trop de blabla, et les flows plus affûtés et complémentaires que jamais.

Difficile de bouder son plaisir dès les premières mesures d’« Aiguisé comme une lame », massif et ultra dansant.
Leurs textes directs et engagés sont des décennies après d’une pertinence encore accrue, que ce soit « J’entend parler du Sida » (evidement couplé avec une reprise du riddim original, « Waitin in vain » de Marley), « Les riches » ou « Bleu blanc rouge ».

Brûlot de 1995 qui aurait pu être écrit la semaine dernière.
« Peux tu me dire ce qui se passe, qui représente une menace, est ce toi qui ne veut pas perdre la face ? ooooooowww ».
Repris comme un seul homme par toute la salle, ça vaut mieux que bien des débats à la noix.

On s’amusera pendant « Legaliser la Ganja » de voir les vigiles quadriller la salle en essayant en vain d’éteindre les joints allumés de toute part, les temps changent.

Les purs morceaux dancehall ne sont pas oubliés, de « Ca va clasher » à « Big Fyah » ou « Raggasonic crew », efficaces en diable.

Il y aura pour finir un freestyle et un passage ska terrible avec une reprise du « Rudi don’t fear » de Headline.

On pardonnera le rappel poussif sur « Faut pas me prendre pour un âne » en mode karaoké.
Avec cette prestation humble, généreuse et très physique, Raggasonic ont réalisé ce soir un retour sans faute.