Au départ, l'idée était pourtant excellente. Dans le monde actuel, dans lequel les enjeux environnementaux prennent de l'importance pour tous (consommateurs, gouvernements, entreprises...), la mise en avant des banques les plus actives en la matière aurait en effet pu constituer une référence et, peut-être, influer les comportements de leurs clients. La période me paraissait même particulièrement bien choisie, puisque la sensibilité au sujet semble avoir subi un net relâchement depuis la relative détente des prix de l'énergie.
Hélas, Bloomberg a publié les détails de la méthodologie adoptée pour établir son classement : les critères retenus sont à 70% les investissements réalisés dans les énergies renouvelables et seulement 30% pour l'impact environnemental direct des banques prises en compte. Comment peut-on sérieusement considérer que cette mesure détermine la "valeur écologique" d'un établissement ?
Qu'on ne s'y trompe pas, j'admet parfaitement que les choix d'investissements participent de la "responsabilité sociale et environnementale" (RSE) de l'entreprise. Mais ils restent avant tout des investissements, dont le premier objectif pour les banques est financier, ce qui justifie d'ailleurs, au moins en partie, leur intérêt pour un secteur actuellement "porteur". Incidemment, la prise en compte, pour l'analyse, des investissements dans des secteurs nocifs à l'environnement aurait aussi pu rééquilibrer les comptes...
Non, la vraie banque "verte" ne peut se révéler qu'à travers ses actions concrètes pour réduire son empreinte environnementale, mesurable par la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, de sa consommation d'énergie et d'eau et autres indicateurs relativement objectifs. Là seulement peut se déterminer le véritable engagement des entreprises !
Oublions donc rapidement ce "classement des banques investissant le plus dans les énergies renouvelables" et attendons qu'une autre étude nous montre celles qui font de réels efforts pour l'environnement.