Pour des consciences confuses et qui parfois aiment à répandre les confusions, on sait que depuis quelques années, la croyance, devenue slogan frontiste, de l'identité entre "droite" et "gauche" rend et l'Histoire et le présent, incompréhensibles. Pourtant, 140 ans après la Commune, il faut ou être inculte ou être frontiste pour maintenir cette confusion alors que tant de faits, de choses, de comportements, de convictions, d'intentions, les différencient, comme le prouve une partie du programme du PS. Lorsque l'UMP de Copé entend débattre de "la laïcité" afin de pouvoir tout de même parler de "l'Islam", premier sujet, bien des citoyens de gauche seraient ennuyés d'affronter cette thématique parce que l'UMP le fait. Sur le plateau de "Ce soir ou Jamais", un "philosophe" sermonne ses interlocuteurs en affirmant que la laïcité a été fondée par le Christianisme - tout comme le génie, l'art, la bonté, etc... (rires). Pourtant, l'Histoire est limpide. Le fondement de la laïcité française est la Séparation des Cultes et de la Nation (ce qu'ils appellent encore "de l'Eglise et de l'Etat"), c'est-à-dire le fait de considérer que l'Eglise catholique qui fut pendant des siècles une partie intégrante du pouvoir politique ne pouvait plus faire l'objet, par les représentants de la République, d'une référence et d'une promotion permanentes ET que les citoyens français devenaient libres de rester catholiques ou de ne plus l'être. Et cette distanciation, et cette libération valent pour tous les autres cultes. Or, cette laïcité a été réellement voulue et mise en place, même brièvement, par la Commune et les Communards, 24 ans avant la loi de 1905. Les Versaillais les insultaient aussi pour cela, et 140 ans plus tard, la République est aux mains de Versaillais catholiques qui ont fait beaucoup pour rapprocher leur pouvoir politique de l'Eglise catholique. Le fait que l'UMP veuille débattre de la "laïcité" ne signifie nullement que les responsables de l'UMP aiment la laïcité. Il ne faut pas tomber dans ce piège grossier.