C’est à priori un Olivier ancien guitariste métalleux, fan de RZA (Wu-Tang Clan) et de tout ce que New York a fait de mieux en rap il y a 20 ans qui est l’auteur de cette bande originale inclassable. Même le format rappelle à un score de film de gangsters des années soixante : 35 minutes pour 21 titres. Autant dire qu’il s’agit d’avantage d’une collection et d’un enchaînement de samples que de réels morceaux avec un début et une fin. Le disque s’écoute bien évidemment d’une traite, et c’est sans doute pour cela qu’il est revenu si souvent sur ma platine.
Colonna est donc un beatmarker corse qui s’inspire de l’actualité politico judiciaire. La pochette, sensée représenter le combat des peuples et la résistance contre l’oppression, est d’ailleurs la même que celle de l’album Gas Mask par The Left. Coïncidence il me semble. L’Armata Di L’Ombra lui est un festival de samples analogiques type sp1200 entrelacés sur des beats gras et torturés, aussi lugubres que martiaux. On pense parfois à Chinese Man ou Dj Shadow, bien que l’ensemble reste plutôt downtempo. Mention spéciale aussi à la dernière plage et à son véritable chant corse, "U populu vincera". En tous cas quelque chose que je ne connaissais pas.
En bref : des instrumentaux hip hop qui se suffisent à eux-mêmes par un activiste du beatmark corse. Pour les curieux.
Le site officiel et quelques titres en streaming
A lire aussi : Kabal - Etats d'âmes (1998)
"A concolta" et le teaser de l’album :