Le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, souhaite engager des contractuels de Pôle Emploi pour remplacer les professeurs absents
Des étudiants ou des retraités remplaceront les enseignants
D’après le portail Ouyapacours, lancé par la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), deux millions d’heures de cours n’ont pas été assurées sur l’année scolaire 2008-2009, faute d’enseignants. Dans un entretien au Figaro, Luc Chatel a annoncé hier une mesure pour lutter contre les absences non remplacées des professeurs. « Ce n’est pas le rôle des parents de passer des annonces de recrutement », estime-t-il. Il souhaite « faire appel à des contractuels lorsque les remplaçants ne sont pas disponibles ». Si ce dispositif existait déjà, le ministre veut qu’il fasse officiellement partie de « l’arsenal des mesures dont disposent les chefs d’établissement pour améliorer l’efficacité du remplacement ». Qui va voler à la rescousse des élèves abandonnés ? Des vacataires, des étudiants ou des jeunes retraités, inscrits comme demandeurs d’emploi. Luc Chatel pense qu’ils peuvent « très bien remplir ce rôle ».
Une décision contestée
Mais cette mesure est loin de remporter l’adhésion des enseignants, qui redoutent la banalisation d’un enseignement au rabais. Pour Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, cette idée n’est pas viable. Sur France info, il est catégorique : « Les enseignants, ça ne se recrute pas comme ça à l’ANPE ». Entre des retraités et des étudiants pour qui concilier études et travail risque de devenir compliqué, M. Hazan estime que ce n’est pas de cette façon qu’un « vivier pérenne » pourra être construit. Daniel Robin, secrétaire général du Syndicat national des enseignements du second degré (Snec), dénonce de son côté le remplacement d’un enseignant qualifié par une « personne inexpérimentée posée sur une estrade devant la classe ». Les parents d’élèves sont du même avis et ont peur que ce recrutement fait dans l’urgence se fasse au détriment de la qualité de l’enseignement.
Lauren Clerc