S'étant débarrassé en quelques heures du débat sur la laïcité, le gouvernement veut maintenant embrayer sur un des promesses légendaires du Président : Le Pouvoir d'achat ! Et il faut dire qu'il y a urgence puisque des prix de l'énergie en passant par le prix des matières premières, les français commencent à trouver le temps long et difficile !
Si du côté de l'énergie, il faudra se contenter de mesurettes. L'association Familles rurales faisant remarquer, à juste titre, que pour le gaz : « (...) il ne s'agit que d'un report (...) Et qu'en ce qui concerne le barème kilométrique, cela ne concerne : (...) que les ménages soumis à l'impôt sur le revenu (...) et par conséquent : (...) ne vaut pas pour les ménages modestes (...) Elle rappelle que le prix des carburants : (...) se compose à 50% de taxes (...) » qui bien entendu semblent intouchables ! -Libération
Le point le plus important en termes de pouvoir d'achat reste les augmentations des prix alimentaires annoncées fin mars, par la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). En effet : « (...) les prix des farines devrait progresser en moyenne de 15 à 20%, celui des pâtes alimentaires de 5 à 10%, le café de 10 à 20% et le beurre de 4 à 8% (...) Le prix de l'huile devrait augmenter de 5 à 8%, celui du fromage de 2 à 4%, le pain de 5 à 7% et les biscuits entre 3 et 10% (...) » - Le Parisien
Dans la mesure où le gouvernement ne souhaite ni ne peut augmenter les salaires, c'est là que Frédéric Lefebvre, notre ministre, grand adorateur de Zadig et Voltaire dégaine son « panier des essentiels»
Panier des essentiels, Kesako ?
Selon Challenge : « (...) Depuis trois mois, le secrétariat d'Etat à la consommation négocie avec toutes les grandes enseignes de distribution sur une opération de sélection de produits à la fois de qualité, bons pour la santé et très accessibles financièrement. Tous les distributeurs ont joué le jeu. Le 6 avril chacun sera en mesure de dévoiler une liste d'une vingtaine de produits comprenant au moins de la viande, du poisson, des fruits et légumes, des produits transformés, des produits laitiers et une boisson. Un logo commun à tous ces articles permettra de bien les identifier (...) »
Ce qui se traduirait dans les faits, nous dit 20Minutes , de la façon suivante : « (...) l’enseigne Carrefour a déjà fixé les produits de son panier, qui seront repérables par un logo. Il devrait contenir deux viandes d’origine française, un poisson, des pommes de terre, carottes, courgettes et orange ou encore une baguette, un pot de fromage blanc, et un litre de jus d’orange. Le tout pour 19 euros (...) »
Les Echos se veulent plus précis : « (...) ce panier sera à géométrie variable selon les enseignes. Seules contraintes pour les Auchan, Carrefour (...) proposer une sélection comprenant au minimum 10 produits alimentaires - des produits frais et éventuellement des produits transformés (...) Une sélection qui devra, théoriquement, être renouvelée chaque semaine et qui mettra en avant les produits de saison et l'équilibre nutritionnel. Le tout à des prix attractifs (...) » Mais, ajoutent Les Echos : (...) sans obligations précises, ni plafond (...) »
Ce qui fait dire à un distributeur qui s'est confié aux mêmes Echos : « (...) C'est ni plus ni moins qu'un prospectus ou une liste (...) Un panier virtuel puisque les enseignes ne sont pas tenues de rassembler physiquement les articles (...) » Une chasse aux oeufs en chocolats, comme le pratiquent les enfants à Pâques, en quelque sorte !
Du côté des associations de consommateurs qui, et c'est le plus étonnant n'ont pas été invités ou associés au contenu du panier. On décrypte l'initiative de la façon suivante : « (...) Nous craignons que ce panier, qui ne comporte qu’une dizaine de produits, ne soit au contraire une manière de détourner l’attention des consommateurs des autres produits dont les prix, eux, augmentent de manière injustifiée », déplore-t-on à l’UFC-Que choisir (...) Les arguments de Famille rurale ne sont pas moins intéressants : (...) comme cette charte n’est pas contraignante pour les distributeurs, on jugera sur pièce. » -Le Parisien
Maintenant, reste à savoir de quelle qualité seront les produits, quelle en sera la provenance et s'ils connaîtront des pénuries imprévues ? En tous cas, la limitation de leur nombre en fera des produits d'appels, pour les distributeurs qui, pourront vendre sans le moindre problème, tous les autres ... à prix majoré !
En clair, un nouveau coup de communication de la part de Frédéric Lefebvre, excellent lobbyiste de métier, mais qui ne peut dissimuler l'échec du Président, de son gouvernement et de sa majorité en termes de pouvoir d'achat !
Crédit photo
Le jouet français