Ça aurait pu être pire. Entendez par là que le roman aurait pu être beaucoup plus long. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Stephen King lui-même, dans la note qu'il a pris l'habitude de laisser en fin d'ouvrage à l'attention de ses lecteurs. En évoquant sa directrice littéraire, il écrit en effet qu'elle a « transformé le livre, du dinosaure qu'il était à l'origine, en un animal d'une taille légèrement plus acceptable. »
Cette remarque n'a pas manqué de m'interroger au regard du principal défaut dont souffre le dernier opus du maître de l'angoisse : sa longueur. Un tel livre aurait-il été édité en l'état si un auteur débutant l'avait soumis à un éditeur ? Je ne suis pas sûr.
Cette longueur est ici imputable à des détails incessants et malheureusement dispensables qui cassent régulièrement le rythme de l'histoire. Et pourtant, je fais partie de ceux qui pensent en général que c'est justement le souci de ces détails qui participent du plaisir que l'on peut avoir à lire Stephen King. Avec un rien, l'ambiance est campée, les personnages deviennent vivants, accessibles et... proches, en quelque sorte. Mais trop, c'est trop, et dans Dôme, il n'y a que la première partie qui convainc, celle où King plante le décor avec l'efficacité qui le caractérise et où le phénomène ne se fait pas, encore, trop sentir.
L'idée, celle d'un dôme (1) coupant subitement les habitants d'une petite ville du Maine du reste du monde, n'est pas nouvelle. Ella a cependant le mérite d'intriguer, ne serait-ce que pour savoir comment elle va être abordée. En ce qui me concerne, elle a donc rempli toutes mes attentes dans la première partie, mais le bavardage a eu raison de ma patience, au point de perdre toute empathie pour les personnages, de ne plus m'intéresser aux impacts engendrés par le Dôme sur la ville, prisme de notre planète soumise à la pollution et au réchauffement climatique. Et pour ceux qui se poseraient tout de même la question, oui, je suis allé jusqu'au bout – en m'octroyant quelques séances de lecture rapide - pour savoir. J'ai finalement lâché le livre sur un « tout ça pour ça »je suis allé jusqu'au bout, avec quelques avances rapides; J'ai finalement refermé le livre sur un « tout ça pour ça » qui en dit long...
(1) : la bande dessinée Girls de Joshua et Jonathan Luna ou même Mystérium pour l'idée d'une ville coupée du reste du monde.
Dôme 1 et 2, Stephen King, traduit de l'américain par Olivier Desmond, Albin Michel, 640 et 565 p.