Le Projet du PS baptisé "le changement" est décliné en 30 propositions phares. Ce projet, ancré à gauche est "budgétairement réaliste".
D'emblée, il affirme que le rétablissement des comptes publics est un objectif de souveraineté politique et un objectif de justice. Aucun pays ne peut, sans menace pour son rayonnement ni pour sa paix sociale, faire peser sur les générations futures le coût de ses déficits. Le PS se donne la totalité de son futur quinquennat pour mettre les comptes de la Sécurité sociale à l'équilibre - le déficit cumulé atteint aujourd'hui 23 milliards d'euros - et faire refluer de 5 points la dette (82% du PIB).
Pour y parvenir, le PS rejette l'austérité et table sur un vigoureux redressement économique, une croissance moyenne du PIB de 2,5% par an (hypothèse de croissance en phase avec celle du gouvernement pour 2012 même si celui-ci prévoit de l'abaisser à 2% selon Le Figaro de mardi).
Il s'agit aussi de supprimer les "cadeaux fiscaux" de l'ère sarkozyste : tous les "cadeaux fiscaux" accordés par Sarkozy depuis 2007 (bouclier fiscal, niches sur l'impôt sur la fortune, défiscalisation des heures supplémentaires, TVA réduite dans la restauration, allègement des droits de succession, etc.). Le PS veut supprimer le prélèvement forfaitaire libératoire de 19% sur les plus-values du capital qui seraient alors taxées à l'identique du barème de l'impôt sur le revenu.
Il s'agit aussi de trouver de nouvelles recettes fiscales en frappant fort : 50 milliards d'euros de recettes supplémentaires sur cinq ans dégagées par la suppression de niches fiscales "inefficaces et injustes". La moitié financera les dépenses pour les mesures nouvelles, l'autre sera affectée à la réduction du déficit.
Les banques et les compagnies pétrolières seraient soumises à de nouvelles taxes, les premières pour financer les retraites, les secondes pour développer les énergies renouvelables. Quant aux entreprises, leur imposition des bénéfices - actuellement de 33% - serait modulée de 20 à 40% en fonction de leurs investissements et de leur politique des dividendes. Les exonérations de charges sociales sur les bas salaires seraient conditionnées à une politique salariale vertueuse et au moindre recours à l'emploi précaire.
Ce projet tient la route économiquement selon les calculs d'experts, la croissance envisagée dégagerait un excédent cyclique de 6 milliards d'euros par an, auxquels s'ajouteront les 5 milliards de recettes fiscales supplémentaires liées à la suppression des niches. Sur cinq ans, on arrive donc à 50 milliards d'euros de réduction de déficit, soit 2,5 points de PIB. Le déficit, qui devrait se situer autour de 5,5% du PIB en 2012, passerait bien à 3% en 2017.
Voilà comment financer les nouvelles mesures : hausse du Smic, retour à la retraite à 60 ans, financement public de la dépendance, hausse des effectifs de police et de l'Education nationale, allocation d'autonomie pour les étudiants, 300.000 emplois jeunes, meilleur remboursement des médicaments ...