D’après le roman « No et moi » de Delphine de Vigan publié aux Editions Jean-Claude Lattès.
Une fois l’interview terminée, la collégienne va poursuivre ses relations avec la jeune femme en qui elle voit la sœur qu’elle n’aura jamais, au cœur d’une famille en charpie. Depuis la mort d’un nourrisson la mère (Zabou Breitman ) est dépressive, et le père (Bernard Campan )« se cache pour pleurer dans la salle de bains ».
Malgré tout le couple accueille à bras ouvert la pauvre Nora, et à partir de ce conte de Noël avant l’heure, la réalisatrice qui avait habilement posé le problème des SDF, aborde à la fois celui de la réinsertion, de la solitude des êtres, du manque d’amour et de la maladie mentale, sans réelle cohérence entre chaque séquence.
C’est donc au hasard d’un cadre, d’une prise de vue ou d’une mise en situation particulière que j’ai suivi ce film sans déplaisir , mais avec le sentiment profond de nager dans l’inconnu . Surtout que l’interprétation de Julie-Marie Parmentier en paumée sans père, ni mère ne m’a pas vraiment convaincu.
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Les bons sentiments affichés par la réalisatrice, et sa mise en scène si particulière ne suffisent pas à gommer les errements de sa démonstration. La jeune Nina Rodriguez , dans le rôle de la collégienne est quant à elle pleine de promesses.
Mais aussi
Les statistiques, égrenées par Lou durant son exposé, sont cruelles: selon le Samu Social, et la Fondation Abbé Pierre. 17 à 20% des sans-abri accueillis dans les centres d’hébergement ont entre 18 et 25 ans. Les filles comptent pour près des deux tiers de la tranche 17-23 ans, souligne Zabou Breitman.
« No est très typique de ces jeunes filles recueillies par la DASS jusqu’à leur majorité et qui se retrouvent dehors à 18 ans, sans trop savoir où aller ».La réalisatrice a mêlé ses personnages aux sans-abri de la gare d’Austerlitz: «Je ne voulais pas prendre des figurants professionnels. Quand on leur a exposé le projet, à 80% ils ont été heureux d’y participer, d’abord d’avoir un contrat et de travailler. Ceux qui ne souhaitaient pas apparaître dans leur propre rôle ont été recrutés comme figurants, pour jouer les passants ou les voyageurs».
Pour comprendre son personnage, Julie-Marie Parmentier s’est rendue dans un foyer d’urgence réservé le soir aux jeunes filles, le centre de l’APASO et de la Croix-rouge dans le 14e arrondissement de Paris.
« Depuis le film, je me dis aussi, tous les matins, quelle chance d’avoir encore toutes mes dents ! ». Au sourire de No, manque une prémolaire. Rien de bien grave.