Si tout a été dit, écrit et commenté, ou quasiment, sur le phénomène Presley, ce film que l’on n’appelait pas à l’époque biopic, revient secouer la famille de façon presque indigente. Il débarque à mon avis trop tard et le considérer alors comme un documentaire, dans le genre , on a fait mieux. La patte de Carpenter n’est pas ici au mieux de sa forme. Je trouve pathétique la façon dont il dirige les acteurs, et particulièrement le rôle-titre, Kurt Russell tout gamin aux moments des faits et qui en fait des tonnes pour ressembler à l’idole.
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Ce n’est même pas du mimétisme, mais plutôt un copié-collé maladroit qui à force de redondance, clin d’œil glamour ou regard méchant, éloigne l’original que l’on ne retrouve que sur la bande-son. Les meilleurs instants de cette rétro cinématographique : répétitions, enregistrements, spectacles, la voix de Elvis Presley résonne cette fois au mieux de sa forme.
Mais à part ça en suivant le bambino jusque dans les années soixante, on berce dans la romance et la guimauve, sur un tempo bizarrement mollasson alors que la future idole a déjà des fourmis dans les jambes. Il se souvient de son enfance dans la pauvreté, de son jumeau mort-né et de ses parents, de ses frasques au Lycée de Tupelo, de son arrivée à Memphis et de cette incroyable ascension vers la gloire qu’il n’a pas toujours su gérer… Sans oublier le grand amour de sa vie, Priscilla.
Si l’on en croit le film, au début, il n’y croit pas beaucoup, mais pour les beaux yeux d’une belle, le bel Elvis se lance à la fête du lycée, et le succès s’enchaîne. Le scénario est ainsi ficelé, linéaire au possible et c’est l’autre grande faiblesse du film. Il repose trop sur la chronologie de l’artiste, alors qu’un montage un peu plus audacieux aurait permis de lui donner une autre allure.On pourra toujours s’amuser de quelques scènes (la fête de la bière au cours de son service militaire, par exemple), mais l’histoire du chanteur de Memphis ne devrait pas retenir cet opus réalisé par un cinéaste qui deviendra l’un des spécialistes du film d’horreur. Vraiment un mauvais casting…
L’édition double-dvd
DVD 1/Version Longue (2h41) en anglais -sous titré français (inédite en France !)
DVD 2/Version Cinéma (2h07) en français
BONUS
Les chansons
C’est la bonne idée qui se trouve sur la version longue : on peut sélectionner uniquement les passages avec les chansons du film.Les plus grands standards du King sont au rendez-vous de « Blue Suede Shoes, », « Heartbreak Hotel », « That’s all right », « Suspicious Minds »…
« Faire revivre la légende »
Une interview d’époque de John Carpenter, avec des images d’archives, qui souligne qu’il n’a pas voulu faire une comédie musicale «. Il y a beaucoup de musique, mais le film parle avant tout de l’ascension d’Elvis vers la célébrité ». Le choix de Kurt Russel alors minot a été déterminé selon le réalisateur « pour son côté instinctif. On ne cherchait pas une ressemblance, mais quelqu’un qui devienne Elvis ».
L’intéressé dit s’être beaucoup documenté (livres, films, reportages..)« pour essayer de capturer l’idée de ce qu’il faisait et qui il était ».
Shelley Winters, qui joue la mère d’Elvis, a réellement connu le chanteur à l’époque de ses amours avec Natalie Wood. « J’ai une balancelle chez moi sur laquelle ils venaient parfois » dit-elle au milieu d’une flopée de jolis souvenirs. La conclusion de ce bonus revient au réalisateur qui estime « que c’est un film qui n’exploite pas Elvis, mais qui raconte l’histoire d’un homme plus grand que nature ».