Pourquoi le Panthéon ouvre ses portes à la négritude ?

Publié le 06 avril 2011 par Rsada @SolidShell

Lors de son déplacement en Martinique en janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé l’entrée d’Aimé Césaire au Panthéon.

La plaque commémorative sera dévoilée aujourd’hui, suivi de l’hommage de la République à l’un des plus fervents défenseurs de l’anticolonialisme et Père fondateur du principe de négritude.

Une entrée symbolique afin de respecter les dernières volontés du poète, disparu en 2008, qui avait exprimé son souhait de voir son corps reposer sur la terre de Martinique. Une terre qu’il n’a jamais cessé d’aimer et de valoriser.

Dans le temple de la République, au sein du Parlement fantôme des hommes libres, égaux et fraternels, Aimé Césaire pourra converser pour l’éternité avec ceux qui, comme lui, n’ont jamais renoncé aux valeurs qu’ils ont léguées aux français.

Son esprit y côtoiera désormais les dépouilles de Félix Eboué ou de Victor Schœlcher. Les sujets ne manqueront pas, ils ont foulé les mêmes sols et ont souvent partagé les mêmes combats.

C’est un signe, la République ne se trompe jamais. Même lorsqu’elle est parfois contestée ou bousculée, elle finit toujours par reconnaitre et distinguer les grands hommes qui lui ont prodigué les meilleurs effets.

Plus de 60 ans nous sépare du Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire. L’introduction de celui-ci ramené à ce que la France connait aujourd’hui confirme que seuls les meilleurs d’entre-nous ont la capacité d’être de grands visionnaires. 

Ainsi donc, à la manière d’Aimé Césaire : « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ».