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One + one (Sympathy for the devil) - Jean-Luc Godard et The Rolling Stones

Par Malaurie @jfbib

One + one (Sympathy for the devil) - Jean-Luc Godard et The Rolling Stones 

1968 - Les révoltes grondent partout en Europe. Le monde est fébrile et évolue.

Jean-Luc Godard filme les Rolling Stones lors de l’enregistrement en studio de la chanson « Sympathy for the Devil » pour l’album Beggar’s Banquet. Mick Jagger, Keith Richards, Brian Jones, Bill Wyman et Charlie Watts, casque sur les oreilles, guitares et baguettes en mains jouent et chantent sous le regard des techniciens. Appliqués et détendus, parfois désabusés, ou plutôt concentrés ( ?) les cinq jeunes hommes travaillent. Les riffs de musique, les chorus, s’enchainent, la musique se construit sous nos yeux et nos oreilles…

Alternent avec ces séquences, des plans filmés par Jean-Luc Godard (avec ses propres commentaires en anglais et en voix off) : de la contestation publique, des questionnements politiques champêtres, des scènes de fusillades, de meurtres de femmes blanches où des partisans des Black Panthers jouent et récitent des textes fondateurs de la révolte noire, le tout dans des décors urbains et péri-urbains : une décharge entourés de carcasses de voitures, des routes, des trottoirs, des sous-bois, les rives d'un fleuve...

One + one (Sympathy for the devil) - Jean-Luc Godard et The Rolling Stones

Le film se présente ainsi comme un parcours intellectuel, reflétant le monde tel qu’il est, symbolisé par la musique impertinente et agressive des Rolling Stones, dont les paroles résonnent aujourd’hui encore avec une acuité toujours d’actualité…

Pleased to meet you

Hope you guess my name

But what's puzzling you

Is the nature of my game

(whoo whoo)

(whoo whoo, whoo whoo)

(whoo whoo)

(whoo whoo)

(whoo whoo) ..........

Admettons que Lucifer ait pris les apparences du capitalisme le plus sauvage, sous des atours respectables (I'm a man of wealth and taste…), et que la jeunesse continuent à se révolter… aujourd’hui encore contre des dictatures et des systèmes de gouvernances liberticides, demain peut-être contre le consumérisme, l’arrogance des banquiers et l’appât du gain, l'inconscience des technocrates et des politiciens.

Les consciences ont encore du chemin à faire pour murir, les Rolling Stones ont encore du boulot et peuvent durer sans peine…

Les amateurs exclusifs des Rolling Stones trouveront dans ce film des séquences assez extraordinaires ou chacun accompli sa part de boulot de façon très professionnelle. Seul Brian Jones semble assez isolé, assis avec sa guitare, entouré de paravents. Ces images traduisent à la fois le malaise qui existait dans le groupe à cette époque et le mal-être de cet homme qui sera trouvé noyé dans sa piscine quelque temps plus tard (meurtre, suicide ?).

Les Rolling Stones sur le Génépi et l'Argousier :


One + one (Sympathy for the devil) - The Rolling Stones

Jean-Luc Godard, Cupid Productions - Carlotta - 1968.


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