Bloguez, vous êtes fiché !

Publié le 06 avril 2011 par Philippemeoule

Certains blogs en ont parlé et c'est tant mieux. Après Hadopi, déjà "un peu" contraignant, voilà de nouvelles dispositions concernant "la traçabilité" sur Internet. Si cela concerne les professionnels d'Internet et le volet commercial, m'est avis que ce ne sont pas, à terme, les seuls concernés ! Minimum de transparence pour certains, atteinte intolérable à la vie privée pour d'autres, voici un article informatif de Jérôme Colombain lu sur le site de France Info. Voilà un sujet, qu'en tout état de cause, il faut connaître, dès lors que l'on titille le clavier. On vous aura prévenu !

Nouveau sujet de discorde entre professionnels du Net et pouvoirs public.

Adresses IP, noms, prénoms, adresses réelles, numéros de téléphones mais aussi pseudonymes et mots de passe utilisés sur Internet : le décret paru le 1er mars au Journal Officiel n’a rien oublié. C’est une véritable fiche signalétique de chaque internaute que les sites Web communautaires seraient désormais tenus de conserver pendant au moins un an.

Les professionnels du Net répondent, en substance, que ce n’est pas possible et que c’est attentatoire aux libertés individuelles.

PriceMinister, Dailymotion, eBay Facebook ou encore Google… Au total une vingtaine d’entreprises Internet déposent aujourd’hui un recours en Conseil d’Etat contre ce décret.

Ce qui provoque la contestation de ces acteurs du Web, c’est d’abord la durée de conservation jugée trop longue. Actuellement, l’usage est de garder les traces de connexion, pour les transmettre à la Justice si nécessaire, pendant 6 mois à 1 an maximum. Ensuite, c’est la nature des informations demandées qui pose problème puisqu’il est question de conserver notamment les mots de passe.

En principe, les mots de passe d’accès à un site marchand ou un site communautaire sont stockés sous forme cryptée de sorte que même un employé de ses entreprises ne peut pas y accéder. Les conserver en clair pour pouvoir les communiquer si besoin aux autorités serait en contradiction avec les principes de respect de la vie privée mis en avant par ces entreprises.

Après l’affaire Hadopi, après les craintes entourant les lois sur la sécurité, cette nouvelle affaire de « décret mouchard » vient donc enflammer le Web.

Elle intervient dans un contexte paradoxal : d’un côté, on reproche souvent aux acteurs du Web 2.0 d’être trop curieux et des organismes comme la CNIL tirent régulièrement la sonnette d’alarme en matière de respect de la vie privée tandis que, d’un autre côté, on demande aujourd’hui à ses sociétés de « fliquer » encore plus leurs internautes.