Le PS a présenté hier deux textes qui fondent son projet. Si les medias s'arrêtent parfois à une liste de 30 propositions concrètes qui sont par nature très réductrices, il faut lire les textes pour envisager la cohérence et l'ambition de notre projet. Un texte court a été présenté, mais il s'appuie sur le texte intégral du projet qui développe mieux les sujets, même s'il ne peut les présenter en détail.
En ce qui concerne l'enseignement supérieur et la recherche, ces textes ne forment qu'un avant-goût de ce que sera notre projet. En effet, un Forum des Idées sur l'enseignement supérieur et la recherche aura lieu le 18 mai, au cours duquel nos propositions détaillées seront présentées. Il faut donc encore patienter en peu pour avoir le projet complet, mais quelques idées importantes sont à retenir des textes présentés hier. Je ne les développe pas de manière exhaustive, mais voici une petite sélection.
Investir dans la recherche, miser sur les sciences.
L'ambition est donnée (§ 1.3.2):
L'investissement dans l'enseignement supérieur et la recherche est aujourd'hui aussi indispensable au
dynamisme de notre société que le fut hier le développement des enseignements primaires et
secondaires. La société créative que nous voulons fonder s'appuiera sur une valorisation à la fois
culturelle, sociale et économique de la recherche. La science doit être au fondement de nos politiques
publiques.
Il s'agit de porter enfin nos dépenses à 3% du PIB, et de rendre nos métiers attractifs (y compris pour les étrangers) et ainsi lutter contre la désaffection des jeunes, grâce à un plan pluriannuel de création d'emplois scientifiques et une revalorisation des carrières.
Le projet porte une véritable confiance dans la recherche et ses chercheurs, tranchant avec le mépris dont Nicolas Sarkozy a fait preuve à leur égard. L'examen du projet de loi sur la bioéthique, où l'Assemblée Nationale a voté pour maintenir l'interdiction de la recherche sur l'embryon, est un exemple de la défiance à l'égard du savoir. Le PS fera voter une loi pour l'autoriser.
Dynamiser la recherche privée
Le Crédit d'Impôt-Recherche, générateur d'effets d'aubaines aussi massifs que coûteux pour les finances publiques, sera recentré vers les PME et les secteurs prioritaires. L'embauche de docteurs dans le privé sera encouragée. Tout ceci prend corps dans une stratégie de réindustrialisation de la France, favorisée notamment par la création d'une Banque Publique d'Investissement qui financera la recherche et l'innovation.
Donner une nouvelle ambition à l'enseignement supérieur
Dans le paragraphe 1.3, une esquisse de notre plan en faveur de l'enseignement supérieur est présentée. Refonte de l'orientation, réforme des premiers cycles universitaires pour améliorer fortement l'encadrement pédagogique, développement de l'offre de formation dans les filières technologiques et professionnelles, rapprochement des universités, classes préparatoires, BTS, écoles, sont au coeur de nos objectif pour faire réussir tous les étudiants qui s'engagent dans le supérieur. Pour leur permettre de faire leur travail d'étudiant pleinement, une allocation d'études sera crée. Mais il faut aussi qu'ils travaillent dans des équipements universitaires dignes : un plan d'équipement sera lancé.
Des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche
Pour évaluer les réformes en cours et décider des évolutions à venir, nous organiserons des Assises de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui associeront tous ceux qui sont concernés par ce secteur. Les réformes autoritaires, où des bouleversements qui ne répondent pas aux besoins sont décidés par quelques personnes dans les cabinets, relèvent d'un fonctionnement archaïque. Ces assises permettront de définir la voir pour réformer la loi LRU, notamment, pour que les universités aient une véritable autonomie tout en respectant des normes communes, alors qu'aujourd'hui elles sont étroitement pilotées par l'Etat au gré des appels d'offres. Les PRES seront réformés, des Réseaux territoriaux d'enseignement supérieur et de recherche rassembleront les formations à l'échelle territoriale, à partir de la Licence, en fondant son fonctionnement sur la collégialité.
Voici quelques un des points que nous développerons lors du Forum des Idées. La France a besoin de reprendre la voie d'un développement intense et confiant de sa recherche et de son enseignement supérieur, à l'heure de la stagnation budgétaire, de la récession étudiante et des agressions permanentes contre ceux qui font vivre nos laboratoires et universités. Le PS s'y engage.