Les éditions Joca Seria ont publié tout récemment Parties du Corps, poèmes 1960 – 2010, du poète et critique d’art Bill Berkson dans une traduction d’Olivier Brossard, Vincent Broqua et alia.
Après 99 vient 100
Le café est mauvais pour le tai chi chuan
A Southampton nous avions un détecteur de fumée
La Californie juge plausible
De troquer la grammaire pour un toit bitumaire
Le grand rondo pour le crépuscule et la brume
Les sentiments cucul et les indications perverties
Une pile de magazines défraîchis
Nonobstant la bête noire climatique
Aurais pu déneiger le lac Adirondack ou le lac Mono
Sur quoi est-ce que je comptais alors ?
En ce jour électoral je te dis
Que je n’accorde pas grande valeur à la seconde vue
Quel que soit le degré d’abrutissement que la culture post-verbale se donne
sensible et chtonienne collectivement
comme tu veux, mais non
Mon pied mal assuré bute surexposé
Sur une mesa battue par la brise
Une forte envie de vert mêle
Singes et anges, vagues
Pour les vocalises
Mais je veux vivre dans ce monde
Aussi longtemps qu’il restera le seul
Entouré comme des tertres dans un silence audible
Qui n’auraient pas été écrasés dans le même temps
Lorsque le destin regardait
Bill Berkson, Parties du corps, Poèmes 1960 – 2010, traduit de l’anglais (États-Unis) par Omar Berrada, Vincent Broqua, Olivier Brossard, Vincent Dussol, Abigail Lang, Clément Oudart, Martin Richet et Béatrice Trotignon. Choix de textes et notes Bill Berkson et Olivier Brossard, postface Olivier Brossard, Éditions Joca Seria, 2011, p. 147
Écouter Bill Berkson lire ce poème (en anglais)
Bio-bibliographie de Bill Berkson
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