Ou pa'a tann ?

Publié le 06 avril 2011 par Noug
Cher Daniel Maximin,
A quelques détails près dont je n'ai ni le temps ni la cruauté d'établir l'inventaire, tu es le parfait intello gratte-miettes parmi les pétomanes mondains, dévots au monarque de la République.
J'en tiens pour démonstration irréfutable, la générosité dont tu as fait preuve en délivrant aux ultramarins, ce cadeau dont on appréciera la valeur.
Oui Daniel, tu as sorti de ta boîte à idées, la chose la plus infecte qu'il ait été donnée d'entendre. A l'occasion de l'Année des Outremers, tu valides de faire de nouveau, du Jardin d'Acclimatation de Paris, le parc ethnozoologique qu'il a été à l'Exposition coloniale en 1931. Bel effort ! Quel sera le programme des festivités ? Mettre sous les projecteurs Edouard le martiniquais, agent de la RATP aux côtés de Marie-Denise, la poitrinaire guyanaise conseillère à Pôle Emploi à Mérignac ? Planter Mareva la tahitienne, hôtesse de l'air à Air France au bras de Christian le réunionnais, prof de math à Strasbourg ? Les présenter comme des jus Oasis multifruits, des petits pois à l'étuvée ou des corn flakes Chocapic en linéaires à Carrefour ? Des Français à part entière – ou entièrement à part – pour satisfaire la rengaine obsessionnelle du gouvernement actuel sur l'intégration ? Une intention que ton dévouement à Aimé Césaire, avait pris soin jusqu'ici de nous épargner.
Parler d'intégration pour mieux désintégrer, stigmatiser – comme un jingle publicitaire obsédant - programme d'une droite tendue à l'extrême. Si la Compagnie Créole est conviée à déverser sa contribution aromatisée de sirop de canne, certains sont en droit de te dire qu'à l'aune de cette œuvre officielle dont tu es le coordinateur, ils s'en tapent royalement. Mais. Oui, mais. D'autres, têtes brulées pour la plupart, envisagent sérieusement de venir casser cette fête honteuse. Et comme dit un aîné que je connais : "une fête n'est pas réussie s'il n'y a rien de cassé !"
Sur ce, Daniel, je ne t'embrasse pas. Tu ne me fais pas envie, accoutré comme Annie Cordy avec des bananes, des noix de coco et des ananas.
Franck Vasko
06/04/11
Donmbré sur la kénèt... "l'idée leur avait été soufflée par les salariés ultramarins du Jardin"
Les pyé en tombent des mango !!!