Nous vous avions, les premiers, expliqué la manip' en deux temps de Delanoë lors du sauvetage judiciaire de Chirac. Dans cette affaire, dès le début, Delanoë s'était donné les moyens de faire pression sur la droite mais aussi, l'expérience l'a montré, d'échanger sa collaboration contre des concessions politiques sur d'autres sujets. Pour cela, il avait récupéré la plainte initiée par un militant écologiste, Pierre-Yves Brossault, ce qui lui permettait de l'abandonner en cours de route.
Une conférence de presse organisée par Noël Mamère la semaine dernière, à laquelle participait l'avocat de Brossault au début de cette affaire, Pierre-François Divier, a apporté des précisions bienvenues sur la mécanique mise en place.
Si vous cliquez ICI, vous vous remémorerez la manière fort opportune dont la ville a repris l'instance engagée par Brossault lequel devenait à peu près au même moment employé de la mairie. C'est grâce à cette substitution que Delanoë a pu négocier quelques années plus tard sa bienveillance vis-à-vis de Chirac.
Ce que l'avocat de Brossault précise aujourdhui, c'est qu'en 2008 Delanoë et la ville ont très curieusement laissé passer les délais de prescription qui leur auraient permis de réclamer une somme beaucoup plus conséquente à l'ancien maire de Paris devenu président de la République. L'émission d'un titre exécutoire aurait interrompu ces délais et la ville s'est bien gardée d'y procéder.
Du fait de cette carence, Chirac n'était alors plus redevable que d'une somme certes lourde mais supportable par l'UMP et lui-même : environ deux millions d'euros au lieu de sept. Sans cette opportune négligence, l'arrangement eût été quasiment impossible.
Soumis au respect du secret professionnel vis-à-vis de son ancien client, Divier ne pourra en dire plus sur les conditions dans lesquelles la reprise de l'instance par la mairie et le recrutement de Brossault se sont faits. C'est bien dommage ...