Les annonces récentes de l'introduction de deux nouvelles fonctions dans la plate-forme de Mint nous donnent l'occasion de faire un point sur l'état de son offre. Dans le prolongement des préconisations que je relayais (brièvement) il y a peu dans un article sur la BMO Banque de Montréal, l'éditeur s'est en effet lancé dans une approche de conseil à ses clients, qui s'enrichit progressivement d'options supplémentaires.
Cette initiative prend diverses formes. Il s'agit d'abord de moteurs "intelligents" de comparaison d'offres, qui s'appuient sur une analyse des profils de dépenses et d'épargne de l'utilisateur pour effectuer une recommandation contextuelle et personnalisée de cartes de crédit, comptes courants, produits d'épargne et d'investissement, assurances... Ainsi, au lieu de ne proposer que quelques critères génériques et de présenter les offres les plus économiques "dans l'absolu", Mint simule les frais et/ou les rendements pour chacune de ses recommandations, sur les transactions effectivement réalisées (dans le passé), pour projeter les économies qui auraient pu être réalisées.
L'une des annonces que j'évoquais plus haut concerne l'ajout d'une telle fonction pour les prêts hypotécaires. Celle-ci est proposée en partenariat avec Credit Sesame (dont nous avons parlé à l'occasion du TechCrunch Disrupt de l'automne dernier) et permet de constituer automatiquement le "profil" financier de l'utilisateur. Il ne reste plus alors à celui-ci qu'à fournir le montant de l'emprunt souhaité, sa durée et son apport personnel pour recevoir une sélection des solutions les plus adaptées à son cas personnel.
Un autre volet des services à valeur ajoutée de Mint est celui des alertes (par mail ou SMS). Ici, les "classiques" notifications sur le franchissement d'un seuil sur tel ou tel compte ne constituent qu'un début. Outre de riches possibilités de configuration sur différents comptes ou sur la situation globale, la plate-forme propose, par exemple, d'alerter l'utilisateur dès que des frais bancaires sont prélevés ou vont l'être (sur des retards de paiement par exemple), ou encore lorsque des transactions "anormales" (selon ses critères) sont réalisées (ce qui en fait un mini-système de détection de fraude...).
La seconde annonce qui a retenu mon attention prolonge cette logique, dans les applications mobiles de Mint (d'abord sur iPhone et bientôt sur Android), en signalant les économies possibles sur chaque opération réalisée. Ainsi, dans l'illustration ci-dessous, l'utilisateur qui a payé son essence avec sa carte de débit se voit conseiller d'utiliser plutôt sa carte de crédit pour profiter d'une offre spécifique (tout en tenant compte des encours de crédit et de tous les autres paramètres importants, naturellement) :
Pour beaucoup, le PFM reste un gadget, ce qui n'est pas totalement absurde si on n'en perçoit que les graphiques de dépenses et les fonctions de création et suivi de budget. Les innovations de Mint démontrent pourtant de manière éclatante qu'il existe bien plus de potentiel dans la gestion de finances personnelles... Naturellement, les comparateurs d'offres sont difficilement envisageables pour une banque et les exemples d'alertes donnés sont plus adaptés au marché américain, mais il reste d'autres idées à inventer !
Et, dans l'immédiat, les 5 millions d'utilisateurs de Mint ne fréquentent certainement plus aussi souvent les services en ligne de leurs banques (et leurs "pauvres" outils de PFM) et ils se voient régulièrement présenter des offres concurrentes, extrêmement pertinentes, qui peuvent les inciter à changer d'établissement. Les effets de ces nouveaux services sur les consommateurs ne peuvent être négligés...