Cette décision est d'abord grave pour le jeune lui-même et tous ceux qui peuvent avoir besoin de classe relais. Elle le contraint à retourner dans un
cadre où, c'est le moins qu'on puisse dire, il a du mal à trouver sa place.
De surcroit, cette situation favorise des comportements qui dérangent les autres élèves de la classe. Si les collégiens les plus doués sont au pire
agacés par le perturbateur, ceux qui peinent mais s'accrochent sont plus que dérangés dans leurs études et leur concentration. Une fois de plus, le « système » se moque de voir décrocher des
jeunes qui, avec un peu d’attention, pourraient réussir à l’école, pourvu qu’il continue à générer une élite qui, dans sa majorité, saura reproduire ledit système.
RASED. La même logique pernicieuse est à l’œuvre
avec le démantèlement des réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficultés (RASED). Composé d’enseignants spécialisés et de psychologues scolaires, ils pouvaient, sans passer part une
lourde machine administrative, donner, à un moment donné, un coup de pouce salutaire à un enfant qui menaçait de décrocher.
Elle est encore ce qui motive, au-delà des restrictions budgétaires, la suppression, petit à petit, des classes qui accueillaient les enfants dès l’âge
de deux ans. On sait pourtant le rôle essentiel que peut jouer cette scolarisation précoce pour des élèves issus de familles non francophones ou dont le niveau de culture est très
faible.
Pour les ultras libéraux qui ont fait main basse sur l’Etat, l’école doit être à l’image de leur idéal de société : la seule loi qui vaille est celle de
la loi de la jungle et de la sélection par l’argent.
Les dictateurs, quand ils prennent le pouvoir ont en général deux priorités : s’attaquer à l’éducation et à la culture.