Décidément si Marc Cassivi n’écrivait pas dans La Presse, je n’aurais rien à dire.
Petit retour du midi sur la controverse Cantat au TNM (j’ai raté C Charette) mais j’ai lu cet article de Marc Cassivi, à lire, mais je sais que c’est déjà fait, vous êtes si curieux chers lecteurs.
Sur l’histoire « Cantat au TNM ». Je me désole que la formule « pour ou contre » soit la formule réflexe quand un sujet délicat pointe son nez boutonneux. Laissons à Denis Lévesque ce qui appartient à Denis Lévesque.
J’osai ajouter ce matin via Twitter que : « Moi si je tuais ma blonde dans un moment de folie je vous épargnerais ma gueule en spectacle ». Je suis capable d’accepter qu’un humoriste qui commet le pire des crimes, a plus qu’une sentence de prison à faire pour oser demander des applaudissements pour ses gags.
Je ne parle pas de pardon, de droit de vivre ou de droit d’être artiste. Je fais partie des fans de Noir Désir troublés par ce meurtre de Cantat. Cela dit j’ai appris à écouter les albums de Noir Désir sans culpabilité, mais autant j’aime un album ou un artiste, autant il y a l’art et il y a la vie, et les symboles forts que l’on maîtrise ou non.
C’est Dutrisac qui twittait que c’est Wajdi qui devrait défendre son choix et non Lorraine Pintal et c’est vrai, on ne peut pas se cacher quand on cherche la réflexion par la provocation. J’espère qu’il le fera dans les prochains jours.
Je suis déçu de Cantat parce que le spectacle de la rédemption n’a pas eu lieu. Des rockeurs ça peut arrêter de rocker sur scène, ça se peut, tout comme les danseuses arrêtent de danser, mais l’artiste peut continuer d’exister, dans le noir justement, sur disque même, loin du désir du public. Les poètes majeurs et plus importants que Cantat, comme René Char, continuent d’illuminer le monde sans projecteurs au visage. (je sais que René Char est mort mais vous comprenez le principe)
J’ai absolument aucun problème à ce que Cantat fasse ou non des spectacles, j’insiste, aucun problème avec ça. Mettre Cantat en scène et nous demander de nous adapter à l’inconfort, c’est en effet un pari risqué de la part du TNM. Vive ce risque vivifiant et riche de ses dangers. Je défends cette liberté car ni moi ni ma blonde allons en mourir. Mais.
J’insiste. Je ne serai pas de la fête. Parce ma boussole personnelle me dit que je ne pourrai pas, me frapper les mains les unes contre les autres pour applaudir. LE RISQUE IL EST OÙ? Crever avec des riffs de guitares et des mots, son propre abcès, m’apparait être la chose la plus difficile à faire, au nom de la vie qu’on a soufflé et le faire dans la ville où est née Marie Trintignant, si tu réussis ça Cantat, ha ben là, on aura grandit tous ensemble.
P.S. Je ne ferai pas de sketch avec Vincent Lacroix pour susciter un débat, en espérant que ça m’enlève rien.
P.P.S. Si Guy Cloutier produisait le prochain disque de Cantat, ce serait un beau débat sur le pardon aussi non?
La blogosphère en parle à plein régime mais je me délecté comme à l’habitude de JoBLo