Les addicts ou addictés ne seraient pas, comme on a souvent tendance à le penser, des exclus de la société. Des marginaux qui rejettent un système de valeurs qui ne leur plait pas. Bien au contraire expliquent Eric-Pierre Toubiana et le collectif d'auteurs de l'ouvrage qu'il a coordonné (Tous Addicts ?). "Il y a une très forte volonté d'appartenir à la société chez la plupart des drogués, quel que soit le produit. Mais face à une triple obligation que nous avons créé, il est parfois nécessaire de s'aider pour y arriver. Une triple volonté qui fait bien des dégâts : 1) l'obligation de réussir ; 2) l'obligation du bonheur ; 3) l'accès à son quart d'heure de célébrité défendu par Andy Warhol, qui ajoutait d'ailleurs : "A condition que l'on s'en donne les moyens". Vu comme cela, on conçoit que le nombre d'échecs soit exponnentiel et avec lui celui des addicts, qui voudraient bien, mais qui ne peuvent point... L'envie et l'espoir seraient ainsi plus grands que le désespoir...