Les échanges informatiques banques-entreprises : enjeux de la migration ETEBAC

L’échéance approche à grands pas et pourtant près de 90 000 entreprises ne sont pas encore prêtes pour le basculement.
De quoi s’agit-il ? De la migration ETEBAC pour assurer la continuité des échanges informatiques entre les entreprises et leurs banques (virements de salaires, virements fournisseurs, encaissements, paiements, prélèvements, relevés d’opérations, extraits de comptes…).
ETEBAC (Échanges Télématiques Entre Banques et Clients) désignent des protocoles d’échange dématérialisé de fichiers entre les entreprises et les banques. Ils ont été définis par le CFONB (Comité français d’organisation et de normalisation bancaires) dans les années 1980.
ETEBAC 3 est le protocole le plus répandu. Il requiert une validation dite « disjointe » des ordres émis (par fax ou sur le portail bancaire), alors qu’ETEBAC 5 permet d’envoyer des fichiers déjà signés (signature électronique « jointe » aux données du fichier).

À l’ère d’Internet, ces protocoles qu’utilisent encore près de 90 000 entreprises en France sont devenus obsolètes. Orange Business Services a annoncé la fermeture définitive du vieillissant réseau télématique X25 sur lequel reposent les protocoles ETEBAC pour le 30 septembre 2011.
Par ailleurs, ces protocoles ne sont pas compatibles avec les standards des nouveaux moyens de paiement européens de la zone SEPA (Single European Payments Area) qui comprend 32 pays (les 27 États-membres de l’Union européenne, plus la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein, la Suisse et Monaco). Le SEPA s’inscrit dans le prolongement du passage aux pièces et billets en euros et a pour objet la création à partir de 2008 d’une gamme unique de moyens de paiement (virements, prélèvements et paiements par carte), commune à l’ensemble des pays européens.

Dans ce contexte, la migration vers des solutions alternatives devient nécessaire. Les entreprises concernées par cette évolution vont devoir mettre à niveau leurs systèmes informatiques en s’appuyant sur de nouveaux protocoles de télétransmission (EBICS, SwiftNet…). Ces derniers sont compatibles avec les moyens de paiements SEPA et permettront donc aux entreprises d’être en mesure de tirer pleinement profit de l’intégration des l’espace européen des paiements. À cet égard, les banques se doivent d’être des partenaires irréprochables pour informer et accompagner efficacement leurs clients TPE et PME qui, faute de compétences internes, peuvent être dépassées par les enjeux de ces évolutions techniques.

En somme, la fin d’ETEBAC est l’occasion pour les chefs d’entreprises de saisir l’opportunité de renouveler des outils de communication bancaire et de gestion de la trésorerie peu adaptés aux dernières évolutions de leur activité et de préparer le passage aux moyens de paiement SEPA. Il est donc impératif pour les entreprises concernées par cette migration d’anticiper l’échéance du 30 septembre 2011 et de s’y préparer dans de bonnes conditions pour une gestion optimale de leur trésorerie et de leurs relations bancaires.