La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse veut doubler d’ici 2020 le nombre de logements réservés aux étudiants, de 340 000 à 680 000
La conférence nationale sur le logement étudiant doit « établir un plan d’action national pour les années à venir », avait promis l’été dernier Valérie Pécresse en inaugurant au Havre une résidence universitaire composée de conteneurs aménagés. Entre 2007 et 2010, les investissements en matière de logement étudiant sont passés de 64 millions d’euros à 111,5 millions. Soit un bond de 74 %, auxquels s’ajoutent 47 millions en 2009 au titre du plan de relance.
Mais on reste loin des objectifs du plan Anciaux : 44 000 chambres ont été livrées depuis 2005 contre les 70 000 prévues. Et on ne compte aujourd’hui que 160 000 logements sociaux (Crous) contre 220 000 escomptés en 2014. « On peut atteindre cet objectif en mettant les bouchées doubles. Pour la première fois cette année, nous avons dépassé les objectifs annuels du plan Anciaux avec près de 5 000 nouvelles chambres livrées à la rentrée dernière et 8 523 autres rénovées » annonce la ministre.
Le retard accumulé paraît difficile à rattraper, notamment en région parisienne. L’objectif de la conférence nationale est, en réunissant tous les acteurs (bailleurs sociaux, l’Afev, résidences étudiantes collectivités locales, promoteurs immobiliers, Crous, universités), de passer en revue toutes les pistes pouvant être généralisées. Valérie Pécresse veut atteindre les 680 000 logements dans les dix ans via des mesures d’assouplissements et en généralisant des initiatives originales tel le cautionnement d’étudiants par les Crous pour l’obtention d’un logement privé, le développement de la colocation, la construction de plus de logements préfabriqués, l’élargissement de la garantie du risque locatif aux étudiants non boursiers, la taxation des bailleurs abusifs et enfin, la création d’un portail unique du logement étudiant dans chaque académie.
Selon l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), un tiers des 2,2 millions d’étudiants vivent chez leurs parents, 33 % dans un logement non universitaire, 11 % sont en colocation, 10 % en résidence universitaire et 1 % en internat.
Yann Sokamessou