Long live the Prince !

   Son Altesse Royale le prince Charles Philip Arthur George, prince de Galles, duc de Cornouailles et comte de Chester, duc de Rothesay et comte de Carrick, baron de Renfrew et  lord des  Îles, prince et grand sénéchal d'Ecosse, chevalier de l'ordre de la Jarretière, chevalier de l'ordre du Chardon, chevalier grand-croix de l'ordre du Bain, ordre du Mérite, chevalier de l'ordre d'Australie. Ouf ! Je sais, j'aurais pu dire le prince Charles tout court, mais j'avais envie de rendre hommage à l'héritier du trône d'Angleterre en énumérant l'intégralité de sa titulature.  Pas à cause de ses oreilles à faire rougir un spinnaker. Mais plutôt de sa volonté affichée de boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en août prochain.    L'annonce n'a pas encore été officialisée par la maison royale d'Angleterre. Mais cette prise de position n'aurait rien d'étonnant. Charles ne badine pas avec le Tibet, occupé par la Chine depuis 1951 et soumis à une politique de sinisation éhontée. Les hiérarques communistes à la sauce aigre-douce, c'est pas son truc. Après la rétrocession de Hong-Kong par la Grande-Bretagne à la république populaire de Chine en 1997, l'héritier de la couronne les avait même traités dans un texte de "vieilles statues de cire terrifiantes". Venant du mari de Camilla, sa douce rencontrée, dit-on, chez Madame Tussaud, l'équivalent londonien de notre musée Grévin, les intéressés ont dû apprécier le compliment…    En mai 2004, il recevait avec tous les honneurs dûs à son rang le Dalaï Lama au palais Saint-James à Londres. Une geste hautement symbolique qui, à l'époque, avait fait grincer des dents dans l'Empire du Milieu. Sensibilisé de longue date au destin tragique du peuple tibétain, ce serait donc tout à son honneur cet été de ne pas mettre son mouchoir, fusse t-il brodé des anneaux olympiques, sur cette noble cause. Un porte-parole du comité d'organisation des JO pékinois a aboyé par avance qu'un boycott de son Altesse Royale, s'il se confirmait, serait "injuste". Il faut dire qu'en matière d'injustice, les autorités chinoises savent de quoi elles parlent. Beijing et ses petites contrariétés. Souhaitons qu'elles se multiplient jusqu'en août, pour bien rappeler à monsieur Rogge et consorts le joli pays dans lequel ils ont cette fois décidé de planter le chapiteau du cirque olympique. Et surtout, ne changez pas d'avis votre Altesse Royale le prince Charles Philip Arthur George, prince de Galles, etc, etc.