“Les petits mouchoirs”, moué ben j’en ai pas utilisé

Publié le 05 avril 2011 par Fred Desbordes


Cher Guillaume,

Tu te rappelles y'a 10 ans, quand on avait échoué avec Fred G dans un salon à Clermont Ferrand ? Non tu ne te rappelles pas j'imagine. Entre temps, tu es devenu plutôt “bankable” et tu t'es mis à faire des “films fédérateurs”.

Ma voisine m'a prêté ton dernier opus que j'ai regardé hier soir et comment te dire… Ils éclusent vachement tes trentenaires en vacances !

Dis-moi, la région a du t'accorder beaucoup de faveurs pour que tu en fasses une carte postale aussi mignonne. Plan d'ensemble sur le banc d'Arguin, plan sur la dune du Pyla, plan sur le bassin et ses cabanes Tchanquées, plan sur les huitres, plan sur les petites routes caillouteuses du Cap Ferret, plan sur les longues plages qui s'étirent à l'infini… Whouahhh ! C'est un vrai film institutionnel pour la région Aquitaine dis-moi !

Bon et sinon, j'imagine qu'au regard de tes précédents films, tu as voulu filmer une satyre sociale féroce des trentenaires, non ?

Parce-que franchement, laisser tout seul son pote à Paris en soins intensifs pour partir s'éclater faire du bateau et vivre en short au bord de l'eau en plein été, c'est plutôt cruel et individualiste, tu ne crois pas ?

Alors si je résume tes personnages on a: la fille-paumée-hystérique-qui-ne-veut-pas-s'engager, le futur-vieux-beau-narcissique, le père-de-famille-un-peu-lisse-mais-pas-trop-quand-même, le-looser-sentimental-qui-récupère-quand-même-sa-femme et le nouveau-riche-qui-se-paiera-une-crise-cardiaque-dans-quelques-années, sans oublier leurs femmes, stoïques, inébranlables mais qui rêvent d'autre chose à coup de sexe virtuel. Ah oui, sans oublier le bel hommage à l'ostréiculteur du coin, véritable ours imberbe, pied nu 365 jours par an, rustaud mais tellement sympa que c'est le seul à se préoccuper du pote mourant. Une vision somme toute assez parisienne de cette charmante province pleine de beaux sentiments… Et dire qu'on se moque de ces américains qui nous croient toujours le béret vissé sur la tête…

Guillaume, je dois te le dire… 2h28 pour un film de potes qui ne le sont pas vraiment puisqu'ils ne se disent rien et qui pleurent à chaudes larmes leur compagnon qu'ils ont laissé pour des vacances au soleil, là, je reste perplexe.

Allez, je te claque la bise amigo,  et je suis sûre que tu feras mieux la prochaine fois…