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Impressions furtives sur quelques primeurs

Par Mauss

Etant bien loin d'être un journaliste compétent en matière de dégustations primeurs, juste quelques impressions où le plaisir a pris résolument le pas sur l'analyse.

Pour de vraies informations, on suivra les résumés de Nicolas de Rouyn sur les commentaires de Bettane (ICI).

Et on lira avec intérêt le premier commentaire de Burtschy dans le Figaro de jeudi, puis les rapports de Perrin (Vinifera) et autres De Groot.

Je retiens surtout qu'il y a un gouffre entre déguster un vin au château, en solo, et déguster une centaine de crus au CRD ou à l'UGCB, et là, à l'aveugle.

Ces rappels faits, et après quelques dégustations en compagnie de Laurent Vialette, Otto Geisel, Christian Roger, Kevin Shin, Kelly Walker et Wilfred Van Gorp, que peut-on dire ?

a : ce millésime 2010 a vraiment des qualités indiscutables de fraîcheur, avec souvent des structures bien marquées, preuve de vieillissement assuré.

b : certains crus sont particulièrement en totale osmose avec leurs terroirs, ou du moins ce qu'on attend de leur rang et de leur appellation. L'exemple parfait à cet égard étant Haut-Brion et La Mission Haut-Brion, de vrais coups de coeur. Pape-Clément est du même calibre : en totale harmonie avec ce qu'on attend de cette appellation, probablement la plus homogène de tout Bordeaux. Les amateurs de blanc au portefeuille bien garni ne manqueront pas La Mission Haut-Brion blanc, un pur chef d'oeuvre.

c : pour ceux qui privilégient la finesse et la fraîcheur, deux vins m'ont enthousiasmé à cet égard : Fombrauge à Saint-émilion qui sera certainement un des meilleurs RQP du millésime, et Rauzan-Ségla, un pur joyau.

d : Le Petit Mouton et Pavillon Rouge ont de très fortes ambitions, et sont donc chacun le résultat de sélections sévères. Le prix risque d'en être touché :-(

e : pour cet été, s'ils sont disponibles à temps, les rosés de Bernard Magrez sont de véritables vins méritant largement d'être encavés.

f : dans les crus classés, je reste enthousiasmé par Léoville-Poyferré et Le Crock sera à suivre. Ne pas oublier que ce château qui jouxte Cos et Montrose devait être normalement classé en 1855, mais de sombres histoires d'époque ont empêché la chose. Ne pas oublier non plus les réussites majeures de Jean-René Matignon à Pichon Baron. Pibran rentrera dans ma cave et Pichon Baron fera la nique, plus tard, à quelques autres bien plus chers !

g : en rive droite, incontestables réussites de le Gay, La Violette, Valandraud, Fleur Cardinale, Haut-Carles et autres en attendant que nous allions demain à Ausone, Cheval-Blanc, La Conseillante et quelques autres pointures.

h : les vins conseillés par Stéphane Derenoncourt, dégustés à La Gaffelière, dont beaucoup seront abordables pour nos petites bourses, peuvent, à la limite, être conseillés les yeux fermés. Attention : beaucoup devront être encavés pour quelques années avant d'offrir des plaisirs que donneront préalablement les 2009.

i : Gérard Perse (Pavie et autres), comme de Boüard à Angelus, sont tout sourires. Les amateurs de ces grands noms de la rive droite ne seront pas dépaysés par l'imposante stature de ces noms mythiques.

En général, si certains crus ont des tanins quasi-violents, les meilleurs ne manquent jamais de fraîcheur et de fruits.

Mais bon, vous lirez ailleurs des commentaires bien plus et mieux argumentés, plus complets et avec des descriptifs sur les styles que je suis totalement incapable de donner compte tenu d'une incapacité notoire à évaluer correctement le devenir - chose essentielle - de vins dégustés si tôt dans leur vie qui sera si longue.


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