L’épineuse question des renouvellements de contrat

En cette fin de championnat mis à part la question de la victoire finale, une autre question retient l’attention du coté de Milanello, celle des renouvellements de contrat de neuf joueurs. En effet, cet été Seedorf, Pirlo, Ambrosini, Van Bommel, Legrottaglie, Inzaghi, Nesta, Roma et Jankulovski sont susceptibles de nous quitter.

Si pour certains joueurs, il n’y aura probablement pas de miracles, pour d’autres la question en devient très délicate pour plusieurs raisons.  Une page d’histoire se joue prochainement…

Les cas non-problématiques…

Comme je dis ci-dessus pour des joueurs comme Roma, Jankulovski et Legrottaglie tout porte à croire qu’ils ne seront plus des nôtres la saison prochaine. Ces départs ne semblent même pas intéresser les tifosi tellement cela tombe sous le sens. Jankulovski ne fait quasiment plus partie de l’effectif. Il fût seulement appeler par Allegri lorsqu’il s’agissait de combler un secteur déserté par les défections de Zambrotta et d’Antonini.  Legrottaglie a été transféré en Janvier pour dépanner en défense centrale et au final Yepes a très bien assumé son rôle de remplaçant de luxe de Nesta. Alors que Legrottaglie visitait le Milan Lab à peine arrivé. Pour ce qui est de Flavio Roma, même si la réponse semble moins claire, elle n’est pas dramatique. Ce joueur ne coûte quasiment rien au club et n’est destiné à ne jouer que les amicaux. Ne faisant pas de vagues et acceptant très bien son rôle de troisième gardien, son renouvellement ne poserait pas de problèmes au club. En ce qui concerne Superpippo, Galliani a déjà confirmé qu’il serait toujours là, l’an prochain. Selon  Inzaghi lui-même, cela sera sa dernière saison. Une dernière saison de tous les records…

Les cas plus problématiques…

Pour ce qui est des joueurs restants la question est assez complexe et difficile à résoudre. Parmi ceux-là, Nesta semble le plus susceptible de glaner un contrat car encore cette saison, il a prouvé qu’il restait l’un des meilleurs défenseurs du calcio. Par conséquent, l’un des meilleurs du monde. Les chiffres parlent pour lui, Milan ne perd pas avec  sa charnière Nesta/Silva sur le terrain. Mais comme rien n’est jamais simple à Milan, et encore moins lorsqu’il s’agit de contrat, dans le cas présent c’est la volonté du joueur qui n’est pas certaine. L’empereur romain reste assez énigmatique quant à sa volonté de prolonger ou pas. Tantôt, il prolongera, tantôt pas. Le défenseur évoque ses nombreuses blessures et son âge lorsqu’on lui pose la question. Il se pourrait aussi qu’il soit tenté par un retour à la Lazio afin de terminer sa carrière là où elle a commencé. Ce qui est sûr c’est que c’est Nesta qui décidera de son futur. Ensuite, il y a  Ambrosini qui pose problème. Le capitano a de nombreuses fois exprimé son envie de continuer à Milan et qu’il ne pourrait jamais porter un autre maillot en Italie. Des propos confirmés par son agent qui dit que son renouvellement ne devrait pas poser de problèmes. Cependant, Ambrosini comme les autres, sera soumis aux règles établies par le club. C’est-à-dire, des contrats pour une durée limitée et un salaire raisonnable. Mais n’ayons craintes, Massimo Ambrosini ne devrait pas quitter le seul navire qu’il ait connu vu son attachement pour le club. Tertio, le cas de Mark Van Bommel est un vrai casse-tête. Si pour beaucoup, il était clair qu’il ne prolongerait pas en juin, ses récentes prestations font douter les tifosi et même ses plus féroces détracteurs. Les matchs de très haut niveau qu’il a effectué parle pour lui. Pourtant, deux problèmes majeurs se posent. D’une part, il est âgé de bientôt 34 ans et d’une autre part il touche un salaire conséquent. Nous savons tous que Raiola n’est pas du genre à brader ses joueurs. De plus, autre argument de taille, Van Bommel ne possède pas l’aura des sénateurs auprès des tifosi. Dernièrement, il reste deux joueurs pour qui la question en devient quasiment existentielle. Je parle d’Andrea Pirlo et Clarence Seedorf. Pour eux qui ont toujours été chouchoutés, par les tifosi pour le premier et par les dirigeants pour le second, il est difficile de savoir de quoi sera fait leur futur. Andrea Pirlo, ne semble pas apprécier la réduction de salaire qu’on lui propose et l’aurait même purement et simplement refusée. Quant à Seedorf, connaissant tous son caractère, nous savons bien qu’il ne se voit pas autre part que sur le terrain en tant que titulaire. Mais contrairement, à Mark Van Bommel, ces deux joueurs sont la fierté milanaise à travers le monde…

Deux approches pour un débat houleux

Il y a comme souvent deux écoles qui s’affrontent, avec d’un coté ceux que l’on peut qualifier de réactionnaire et de l’autre les plus progressistes. Les premiers étant partisans d’un renouvellement collectif pour les sénateurs. Les seconds, plus pragmatiques souhaiteraient des renouvellements à la carte. Mais chaque approche possède son aile plus radicale. Les plus attachés aux anciens voudraient même voir les sénateurs resignés quelqu’en soit le prix car pour eux ils méritent tous de finir leur carrière sous le maillot rossonero. Les ultra-progressistes demandent, qu’au contraire, aucun des sénateurs ne soient reconduit et ainsi relancer une nouvelle ère dés la saison prochaine.

Les progressistes et leur réalisme intransigeant…

Les partisans de prolongations modérées et bien pensées sont les plus réalistes d’entre-nous. Ils sont définitivement, les moins influencés par leurs sentiments et avancent donc des arguments froids mais difficilement contestables. Premièrement,  ils soulignent l’âge de nos sénateurs qui ne leur permettra plus de jouer à haut niveau pendant toute une saison. Pire, leur âge est probablement la cause de leurs blessures à répétition. Ils trouvent donc logique qu’on ne paye pas des joueurs incapables de tenir une saison sans se blesser. Ils avancent aussi le manque de détermination et de motivation qu’ont les anciens lors des matchs de seconde zone contre les « petites » équipes. Un manque d’envie qui se caractérise par un jeu lent et sans grinta. De plus, durant les matchs à haute intensité comme en Champions League leur physique ne semble plus suivre le rythme imposé par leurs jeunes opposants. Parmi eux, il y a aussi ceux qui pensent que nos joueurs sont trop « old-schools » dans leur façon de jouer et qu’ils sont devenus comme obsolètes face au jeu rapide et physique actuel. D’autres en ont simplement marre de voir les mêmes têtes chaque weekend depuis dix ans. Pour terminer, certains tifosi ont l’impression que nos sénateurs ne doivent même plus se battre pour entrer sur le terrain et empêchent ainsi l’éclosion de jeunes pousses comme Merkel ou Strasser. Ce camp veut des trophées et des titres tout simplement, et cela  passe inévitablement par le départ de certains joueurs.

Les réactionnaires  et leurs valeurs…

En face des progressistes se trouvent les conservateurs. Les défenseurs des « vieux » comme on l’est appelle. Pour eux, ce n’est pas le réalisme qui prime mais plutôt l’amour qu’ils portent pour tel ou tel joueur ou les valeurs du club. Les vieux de la vieille clament que la politique du club n’a jamais été de mettre dehors les joueurs qui ont tout gagné pour le club. Par conséquent, ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer.  Ils disent qu’il faut savourer les derniers moments de ces guerriers rossonere et qu’ils partiront quand ils le voudront. Ils estiment qu’après toutes les batailles remportées, on ne peut pas les chasser. Selon eux, voir les frappes de Seedorf (même 50 mètres à coté), les passes millimétrées de Pirlo ou les buts de Pippo n’ont pas de prix. Tant de  moments de joie et de tristesse ne peuvent être évacués pour un simple impératif de victoire. Les adeptes de cette vision des choses avancent le fait que ce ne sont pas de simples joueurs mais bien des symboles et que les symboles sont sacrés. Ils sont aussi les sages qui guideront la jeune génération vers les sommets.  Quand  certains veulent des titres, eux privilégient l’âme…

Des incertitudes dans les deux camps

Il ne faut quand même pas  tracer une ligne de séparation trop grande entre les deux approches. En effet, pas mal de monde se retrouve pris entre deux eaux. Les premiers à réclamer les renouvellements seront les premiers à critiquer le faible niveau de jeu de l’année prochaine et les premiers à réclamer les départs seront les premiers à pleurer le manque de classe des nouveaux arrivants. De plus, même si les progressistes pensent que nos joueurs sont dépassés ils  reconnaissent qu’ils restent des «Big game players » capables de changer un match. D’autre part les réactionnaires savent très bien que des joueurs comme Nesta ou Seedorf ne peuvent plus porter Milan sur leurs épaules. Nous somme dans un moment crucial. Ce sont plus que de simples questions qui se dressent devant nous car elles pourraient bien déterminer notre futur en bien ou en mal. Au final, c’est aux dirigeants de savoir… Bonne chance !

Article rédigé par R.G
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