Une équipe de chercheurs de l'Université de Californie vient de découvrir un nouveau procédé, basé sur l'étude du “profil immunitaire”, permettant de prédire la survie au cancer du sein. Au delà, en parvenant à modifier un profil immunitaire, les scientifiques paviennent, en association avec la chimiothérapie, à améliorer l'efficacité du traitement et à augmenter la durée de survie. Cette étude, menée sur l'animal, qui doit valider ces résultats dès cette année par une recherche clinique menée sur la Femme, est relayée dans l'édition inaugurale du 3 avril de la revue Cancer Discovery. Les résultats de cette recherche sont également présentés au Congrès scientifique de l'American Association for Cancer Research à Orlando, cette semaine.
Ce procédé de prédiction est basé sur un "profil immunitaire" c'est-à-dire, expliquent les scientifiques, sur les niveaux relatifs des 3 types de cellules immunitaires dans une tumeur. Connaître le profil immunitaire d'un patient pourrait aider à mieux personnaliser le traitement.
Ainsi, dans cet esprit, l'équipe de l'UCSF démontre que des médicaments peuvent modifier le profil immunitaire des souris. Donner ces médicaments à des souris, en combinaison avec la chimiothérapie, a permis de ralentir significativement la croissance tumorale, de bloquer les métastases et a augmenté la durée de survie. Cette approche pourrait fonctionner également chez la Femme. Selon le Pr. Lisa, Coussens, qui a dirigé la recherche, un essai clinique mené sur des femmes atteintes d'un cancer du sein avancé devrait commencer dans l'année .
”Pourquoi le système immunitaire ne parvient-il pas à protèger le corps des tumeurs”: Le cancer du sein est la seconde cause de décès par cancer chez les femmes, c'est pourquoi depuis de nombreuses années l'équipe de recherche de l'UCSF travaille sur cette question. Les scientifiques savent que le système immunitaire est étroitement lié au cancer, car il tient naturellement le cancer en échec - ou du moins il est censé le faire. Le corps est riche de cellules immunitaires qui cherchent et détruisent les tumeurs, mais ces cellules se révèlent souvent inefficaces pour contrôler complètement le cancer. En outre, certains types de cancer peuvent contrôler les cellules immunitaires et les utiliser pour contribuer à développer les tumeurs.
La cellule T efficace mais dangereuse: Le système immunitaire protège le corps en libérant sur les tumeurs une cellule immunitaire appelée cellule T tueuse. Cette cellule est efficace, mais dangereuse. Elle peut à la fois réduire les tumeurs mais peut également endommager les tissus sains. Donc, le système immunitaire utilise un autre type de cellule immunitaire, appelé macrophage, pour contrôler les cellules T tueuses, appelant les macrophages en cas de besoin pour arrêter les cellules T et leur éviter d'endommager les tissus sains.
Certains cancers renversent ce processus, ont découvert les chercheurs, en utilisant des macrophages pour supprimer les cellules T tueuses et les éloigner des tumeurs.
La recherche : L'équipe a examiné des biopsies tumorales de 677 patientes atteintes de cancer du sein. Un profil immunitaire basé sur l'abondance relative de trois cellules du système immunitaire dans la tumeur - les cellules tueuses T, les macrophages, et une autre cellule immunitaire appelée T helper (helper T cell) prédit avec exactitude la survie globale à la maladie, détermine la propension du cancer à métastaser et son risque de rechute. Les tumeurs moins sensibles au traitement présentaient moins de cellules T. Cette observation de base a conduit à une nouvelle stratégie thérapeutique, consistant à modifier le profil immunitaire, testée chez la souris. Cette nouvelle thérapie associée à la chimiothérapie, permet un développement plus lent des tumeurs et une survie plus longue sans métastase.
«Si notre travail se vérifie par essais cliniques sur la femme", déclare le Pr. Coussens,"on pourra améliorer l'efficacité de la chimiothérapie dans le traitement de certains cancers."
Source: University of California - San Francisco “UCSF team discovers new way to predict breast cancer survival and enhance effectiveness of treatment”(Visuel PNAS)
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