L'infection à Chlamydia trachomatis (Ct) est une infection sexuellement transmissible (IST) bactérienne, le plus souvent asymptomatique, qui peut se compliquer de douleurs chroniques, de grossesse extra-utérine et d'infertilité tubaire, survenant respectivement chez 4%, 2% et 3% des femmes infectées. Elle peut être traitée par antibiotiques et en quelques jours, avec un dépistage précoce. L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) préconise, depuis 2003, un dépistage ciblé sur les personnes vues dans les Consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), les Centres d'information, de dépistage et de diagnostic des IST (Ciddist) et les Centres de planification et d'éducation familiale (CPEF).
L'étude NatChla : c'est la première enquête en France permettant d'estimer la prévalence de l'infection à Ct en population générale. Son taux de participation est considéré comme élevé, compte tenu de l'implication demandée aux participants. Elle prend place dans le cadre de l'enquête sur le contexte de la sexualité en France (CSF-2006) durant laquelle un dépistage de l'infection à Ct avec un autoprélèvement à domicile a été proposé à un sous-échantillon de 2.580 personnes âgées de 18 à 44 ans. L'objectif était d'estimer la prévalence de l'infection à Chlamydia trachomatis (Ct) dans la population française, étudier la faisabilité d'une proposition d'autoprélèvements à domicile et identifier les facteurs de risque associés à l'infection à Ct.
Des prévalences observées en France comparables à celles relevées dans les autres pays :
Chez les personnes âgées de 18 à 44 ans, la prévalence s'élève à 1,4% chez les hommes et à 1,6% chez les femmes. Cette prévalence est plus élevée chez les 18-29 ans (hommes : 2,5% [IC95% : 1,2-5,0], femmes : 3,2% [IC95% : 2,0-5,3]).
Le facteur de risque commun à tous les 18-29 ans et le plus fréquent est le fait d'avoir eu récemment un partenaire occasionnel. Chez les hommes, le risque d'infection à Ct est plus fortement lié que chez les femmes à des comportements à risque récents (nouveau partenaire récent).
Plusieurs groupes de femmes de moins de 30 ans avec une prévalence élevée, et donc particulièrement à risque, ont été identifiés, parmi lesquels, des femmes non diplômées (prévalence de Ct=12,5%), des femmes ayant eu des pratiques bisexuelles dans l'année (13,4%), ainsi que des femmes ayant eu plus de 2 partenaires dans l'année (13,1%) et/ou des partenaires occasionnels
(11,9%). Les femmes non diplômées représentent un groupe ayant sans doute moins d'opportunité de dépistage donc d'être traitées.
Des nouvelles pistes pour le dépistage : Cette étude a permis d'identifier les facteurs de risque permettant de cibler les populations à dépister en dehors des consultations dédiées aux IST. Les cibles du dépistage en France pourraient donc être élargies aux jeunes femmes sans diplômes et à celles qui ont un facteur de risque (partenaire occasionnel ou plus de deux partenaires depuis un an, relations bisexuelles). Le dépistage des hommes qui, avec le même type de facteurs de risque, présentent un niveau de prévalence similaire à celui observé chez les femmes, permettrait aussi de réduire la contamination de leurs partenaires féminines. Certains pays, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas ont ainsi inclus certaines populations d'hommes dans leurs programmes de dépistage.
Source : InVS BEH(Visuel http://www.chlamydiascreening.nhs.uk/index.htm , vignette CDC)