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Recrutement d’un Français dans une entreprise en Suisse : une anecdote consternante

Publié le 05 avril 2011 par David Talerman

Recrutement d’un Français dans une entreprise en Suisse : une anecdote consternanteUne connaissance travaillant dans une entreprise suisse (par opposition à une multinationale) m'a raconté ce week-end une anecdote concernant le recrutement d'un Français dans son entreprise. Ce candidat, vous allez le voir, a commis des erreurs plutôt graves, erreurs qui auraient pu être facilement évitées s'il avait pris la peine de se renseigner a minima sur la culture du travail en Suisse.

Pour des raisons de confidentialité, je passerai sous silence le nom de l'entreprise, celui des protagonistes et le canton de travail de sorte que personne ne puisse être reconnu. Nous l'appellerons "N.".

Erreur n°1 : omettre des informations primordiales pour le recruteur

Dans certaines entreprises, et selon le type d'activité que vous serez amené à exercer, on vous demandera un extrait de votre casier judiciaire. C'est ce que l'entreprise a demandé à N., document qu'il n'avait pas en sa possession mais qu'il s'est engagé à demander à l'administration française. Pour des raisons pratiques, le processus de recrutement a continué, N. ayant promis l'envoi du casier dès réception. Le hic, c'est que le casier judiciaire n'était pas vierge, et que le service des Ressources humaines l'a reçu après la signature du contrat. Visiblement, les faits reprochés étaient mineurs (je n'ai pas eu le détail). Mais quand même.

Ce qu'il aurait dû faire : simplement dire la vérité et jouer la transparence ! Si les faits reprochés étaient mineurs, il était assez facile de glisser en entretien qu'il avait fait quelques bêtises étant jeunes et qu'elles apparaissaient dans son casier. Faute avouée est à moitié pardonnée.

Erreur n°2 : dissimuler son vrai prénom

Autre surprise : N. a communiqué son 2ème prénom en lieu et place de son 1er prénom, qu'il a préféré dissimuler pour des raisons liées une consonance pas franchement européenne. Les RH l'ont également découvert après la signature du contrat.

Ce qu'il aurait dû faire : donner son vrai prénom, éventuellement son 1er et son 2ème prénom s'il souhaitait atténuer la consonance non européenne. En fait, ces 2 premières erreurs sont à mon sens fatales puisqu'elles touchent à une des valeurs fondamentales en Suisse : la confiance qu'il existe entre employé et employeur.

Erreur n°3 - Faire le coq

Autre comportement choquant pour les Suisses : après avoir suivi une formation dans l'entreprise suisse, N. a déclaré à ses futurs collègues que dans X années, il serait le roi du monde, passerait au poste de XXX (un poste à responsabilité) et qu'en gros, il allait "péter" les compteurs.

Ce qu'il aurait dû faire : se taire, faire profil bas, rester modeste ! En Suisse, on n'aime pas les têtes qui dépassent. Et même s'il en était persuadé, il était inutile de montrer une telle image que les Suisses prennent pour de l'arrogance. D'ailleurs, certains disent de nous que nous sommes "forts en gueule"... Cette erreur est doublement pénalisante pour le candidat, car dans un tel cas, il n'est pas impossible que les RH demandent leur avis aux collègues sur le candidat afin de décider de son sort. Dans cette configuration, il est peu probable que les collègues prennent sa défense.

C'est à cause de comportements comme celui-ci que les Français ont parfois des problèmes

L'image des Français en Suisse est parfois négative, est c'est notamment à cause de tels comportements. J'essaye de sensibiliser la communauté française sur ce point du mieux que je peux, car personne n'a intérêt à ce que cela se passe ainsi : l'entreprise s'est sentie trahie, le candidat va probablement perdre son emploi pendant la période d'essai, et surtout, je pense que le recruteur y réfléchira à 2 fois avant de recruter un autre Français. Déjà que nous sommes connus pour gonfler nos CV en Suisse, ce type de comportement ne nous fait pas honneur et vient ternir l'image d'une communauté. Et puis je profite de ce billet pour rappeler un point : il existe une frontière entre la Suisse et la France, les comportements, cultures et mentalités sont différentes, et la Suisse romande n'est pas une région française.

Et vous, que pensez-vous de cette situation ? Avez-vous connu des cas similaires ?

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crédit photo : iStockPhoto


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