Kees Van Dongen (1877-1968) commence par peindre la société des laissés pour compte de la fin des années 1890 début 1900 (femmes de Rotterdam, Buveuse d’absinthe) ses tableaux sont proches de ceux de Toulouse-Lautrec. Il illustre même la couverture de « l’Anarchiste » de Kropotkine, proche de ses idées de l’époque.Sa rencontre avec Matisse et Picasso et son installation au bateau-lavoir lui font découvrir le « primitivisme » ou « fauvisme » à la Derain ou Vlaminck. En 1905 au Salon des Indépendants les peintures de Van Gogh et Signac sont la révélation du potentiel expressif de la couleur. Son art « sauvage » se fond avec ses idéaux anarchistes (on peint avec l’instinct comme on vit en société reniant toute forme d’autorité).Van Dongen se tient éloigné du cubisme des débuts du XX° siècle et reste fidèle au « primitivisme ». Sa peinture atteind une renommée internationale, les grands collectionneurs russes et allemands se montrent amateurs de son art.
Des voyages en Espagne, au Maroc, en Egypte dans les années 1910 le rapproche des orientalistes qui comblent son appétit de couleurs et son goût pour les femmes parées.Van Dongen se révèle indépendant face aux avant-gardistes tels Matisse et Picasso, ce qui lui vaut des inimitiés et les attaques acerbes de critiques qui lui reprochent ses œuvres érotiques tel « Tableau » de 1913. Son côté mondain voué aux divertissement en période de première guerre mondiale fera de lui le précurseur de l’ extravagance des « années folles ». Il invente un nouveau type de femme en peinture : la femme aux jambes effilées, à la silhouette longiligne, aux cheveux courts « à la garçonne », yeux ombrés et vides, femme affranchie et désirable.La crise économique des années 30 mettra un point final à sa gloire parisienne, à son « star système » qui annonçait celui de notre époque.
Exposition jusqu'au 17 Juillet 2011 au Musée d'Art Moderne de Paris 11 Avenue du Président Wilson 75116
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