Aimez-vous vous-même et observez; aujourd'hui, demain, toujours.
Bouddha
Aimez-vous !
L'amour est une nourriture pour l'âme. De même que la nourriture l'est pur le corps, l'amour est une nourriture pour l'âme. Sans nourriture le corps est faible, sans amour l'âme est faible et aucun État, aucune Église, aucun intérêt particulier n'ont jamais voulu que les gens aient de fortes âmes, parce qu'une personne avec une énergie spirituelle est nécessairement indocile.
L'amour vous rend indocile, révolutionnaire. L'amour vous donne des ailes pour vous élancer haut. L'amour vous donne une compréhension des choses, pour que personne ne puisse vous tromper, vous exploiter, vous opprimer. Les prêtres et les politiciens survivent seulement avec votre sang, ils survivent seulement par l'exploitation. Ce sont des parasites; tous les prêtres et tous les politiciens le sont.
Pour vous rendre spirituellement faible ils ont trouvé une méthode sûre, cent pour cent garantie, celle de vous apprendre à ne pas vous aimer.
Car si un homme ne peut pas s'aimer lui-même, il ne peut pas non plus aimer un autre.
L'enseignement est très rusé, ils disent: "Aimez les autres" parce qu'ils savent que si vous ne pouvez pas vous aimer vous-même, vous ne pouvez pas aimer du tout. Mais ils continuent de dire: "Aimez les autres, aimez l'humanité, aimez Dieu, aimez la nature, aimez votre femme, votre mari, vos enfants et vos parents, mais ne vous aimez pas". Car selon eux, s'aimer soi-même est égoïste.
Ils condamnent l'amour de soi plus que tout autre chose et ils ont donné à leur enseignement une apparence très logique. Ils disent: "Si vous vous aimez vous-même, vous deviendrez un égoïste, si vous vous aimez vous-même, vous deviendrez narcissique. Ce n'est pas vrai, un homme qui s'aime constate qu'il n'y a aucun ego en lui. C'est dans l'amour des autres sans amour de soi, dans la tentative d'aimer les autres que l'ego surgit.
L'amour ne connaît rien du devoir. Le devoir est un fardeau, une formalité. L'amour est une joie, un partage; l'amour est informel. L'amant n'estime jamais qu'il ait fait assez; l'amant estime toujours que plus était possible. L'amant ne ressent jamais: "J'ai obligé l'autre". Au contraire, il ressent: "Parce que mon amour a été reçu, je suis son obligé, l'autre m'a obligé en recevant mon cadeau, en ne le rejetant pas". L'homme de devoir pense: "Je suis supérieur, spirituel, extraordinaire. Regardez comme je sers les autres !"
Un homme qui s'aime se respecte lui-même et un homme qui s'aime et se respecte, respecte également les autres, parce qu'il sait: "Tout comme je suis, les autres sont. Tout comme j'apprécie l'amour, le respect et la dignité, les autres aussi".
Il prend conscience que nous ne sommes pas différents, pour autant que les principes fondamentaux sont concernés, nous sommes Un. Nous sommes sous la même loi: Es dhammo sanantano.
L'homme qui s'aime lui-même aime tellement l'amour, devient si béat, que l'amour commence à déborder, commence à atteindre les autres. Il doit atteindre les autres ! Si vous vivez l'amour, vous devez le partager, vous ne pouvez pas vous aimer continuellement parce qu'une chose deviendra absolument claire pour vous; si vous aimez une personne, vous-même, tellement d'extase et de beauté seront là, qu'alors, combien l'extase vous attend si vous commencez à partager votre amour avec de nombreuses autres personnes !
Lentement les vagues s'étendront de plus en plus loin. Vous aimez d'autres personnes; puis vous commencez à aimer les animaux, les oiseaux, les arbres, les pierres. Vous pouvez remplir l'univers entier de votre amour. Une seule personne suffit pour remplir l'univers tout entier d'amour; de même qu'un seul caillou peut remplir d'ondulations tout un lac, un simple petit caillou.
L'homme doit devenir un dieu. À moins que l'homme ne devienne un dieu il n'y aura aucun accomplissement, aucun contentement. Mais comment pouvez-vous devenir un dieu ? Vos prêtres disent que vous êtes un pécheur, vos prêtres disent que vous êtes condamné, que vous devez nécessairement aller en enfer et ils vous rendent très craintif de vous aimer vous-même.
C'est pourquoi les gens sont de tels grands mécontents, ils se critiquent eux-mêmes; comment peuvent-ils alors éviter de
trouver les mêmes fautes chez les autres ? En fait, ils les trouveront et ils les agrandiront, ils les magnifieront autant que possible. Cela semble être le seul dispositif de sauvegarde; d'une
façon ou d'une autre, pour sauver la face, vous devez le faire. C'est pourquoi il y a tant de critique et un tel manque d'amour.
Je dis que c'est l'un des plus profond sutra de Bouddha et seule une personne éveillée peut vous apporter une telle
compréhension.
ne personne qui s'aime peut facilement devenir méditative, parce que méditation veut dire être avec vous-même.
Si vous vous détestez, comme vous le faites, comme l'on vous a dit de le faire - et vous avez suivi ce conseil
religieusement - si vous vous détestez, comment pouvez-vous être avec vous-même ? La méditation n'est rien d'autre que d'apprécier votre belle solitude et de vous célébrer. C'est ce qu'est la
méditation. La méditation n'est pas une relation, l'autre n'est pas du tout nécessaire; l'on se suffit à soi-même. L'on est baigné dans sa propre gloire, baigné dans sa propre lumière. L'on est
simplement joyeux parce que l'on est vivant, parce que l'on est.
Le plus grand miracle au monde est que vous êtes et que je suis.
Être est le plus grand miracle et la méditation ouvre les portes à ce grand miracle. Mais seul un homme qui s'aime peut méditer; autrement vous vous dérobez toujours à vous-même, vous vous évitez. Qui veut regarder un visage laid, qui veut sonder un être laid ? Qui veut entrer profondément dans sa propre boue, dans sa propre obscurité? Qui veut entrer dans l'enfer qu'il pense être ? Vous voulez tenir tout cela entièrement dissimulé sous de belles fleurs et vous voulez toujours vous dérober à vous-même.
De ce fait les gens recherchent continuellement de la compagnie, ils ne peuvent pas être avec eux-mêmes, ils veulent être avec d'autres. Les gens cherchent n'importe quel genre de compagnie, s'ils peuvent éviter leur propre compagnie, n'importe quoi fera l'affaire. Ils resteront assis dans une salle de cinéma pendant trois heures à regarder quelque chose de tout à fait stupide, ils liront un roman policier pendant des heures, gaspillant leur temps, ils liront le même journal à maintes reprises simplement pour s'occuper. Ils joueront aux cartes et aux échecs, juste pour tuer le temps … comme s'ils avaient trop de temps !
Aimer commence par vous, par vous-même, ensuite il peut s'étendre.
Il s'étend de lui-même, vous n'avez rien besoin de faire pour cela.
Aimez-vous… dit Bouddha et il ajoute ensuite immédiatement: … et observez. C'est cela la méditation, c'est le terme qu'emploie Bouddha pour méditation. Mais la première condition est de vous aimer et ensuite d'observer. Si vous ne vous aimez pas et commencer par observer, vous pouvez ressentir l'envie de vous suicider.
De nombreux Bouddhistes ressentent l'envie de se suicider parce qu'ils ne prêtent pas attention à la première partie du
sutra, ils sautent immédiatement à la deuxième: "observez-vous". En fait, je n'ai jamais rencontré un seul commentaire du Dhammapada, ces sutras de Bouddha, qui a accordé une quelconque attention
à la première partie, à: "Aimez-vous vous-même".
Socrate dit: "Connais-toi toi-même", Bouddha dit: "Aimes-toi toi-même" et Bouddha est beaucoup plus vrai, parce qu'à moins
que vous ne vous aimiez, vous ne vous connaîtrez jamais, se connaître vient seulement plus tard, s'aimer prépare le terrain. S'aimer est la possibilité de se connaître soi-même, s'aimer est la
façon juste de se connaître.
"Aimez-vous et observez; aujourd'hui, demain, toujours".
Créez une énergie d'amour autour de vous. Aimez votre corps et aimez votre mental. Aimez votre mécanisme tout entier, votre organisme tout entier. Par aimez ce qui est signifié est: acceptez-le tel qu'il est, n'essayez pas de réprimer. Nous réprimons seulement lorsque nous détestons quelque chose, nous réprimons seulement lorsque nous sommes contre quelque chose. Ne réprimez pas, parce que si vous réprimez comment allez-vous observer ? L'on ne peut pas regarder un ennemi les yeux dans les yeux; l'on peut seulement regarder un bien-aimé les yeux dans les yeux. Si vous n'êtes pas un amoureux de vous-même, vous ne serez pas à même de regarder dans vos propres yeux, dans votre propre visage, dans votre propre réalité.
Observez c'est méditer, c'est le terme qu'emploie Bouddha pour méditation. Observez est la formulation de Bouddha. Il dit: "Soyez conscient, soyez alerte, ne soyez pas inconscient, ne vous comportez pas de façon somnolente, ne continuez pas à fonctionner comme une machine, comme un robot. C'est comme cela que les gens fonctionnent".
Observez; observez simplement. Bouddha ne dit pas ce qui doit être observé - tout doit l'être ! Marcher, observez la façon dont vous marchez. Manger, observez la façon dont vous mangez. En prenant une douche, observez l'eau, l'eau froide tombant sur vous, le contact de l'eau, la froideur, le frisson qui court dans votre dos; observez tout, "aujourd'hui, demain, toujours".
Un moment arrive finalement où vous pouvez même observer votre sommeil. C'est le nec plus ultra dans l'observation. Le corps s'endort et il y a toujours un observateur éveillé, observant silencieusement le corps dormant à poings fermés. C'est le nec plus ultra dans l'observation. Pour l'instant c'est tout l'opposé se passe; votre corps est éveillé mais vous êtes endormi. Par la suite vous serez éveillé et votre corps sera endormi, le corps à besoin de repos mais votre conscience n'a besoin d'aucun sommeil. Votre conscience est conscience; elle est vigilance, c'est sa nature même.
À mesure que vous devenez plus vigilant vous commencez à avoir des ailes; alors le ciel tout entier devient vôtre. L'homme
est une union de la terre et du ciel, du corps et de l'âme".
Osho
Extrait de: The Way of the Buddha: The Dhammapada