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“Générosité” : quand la littérature rend heureux

Publié le 05 avril 2011 par Davidme

powers.1301996677.jpegRichard Powers est décidémment un très grand écrivain. De ceux dont on suit avec attention les évolutions et dont on se délecte d’une écriture riche, à la fois exigeante et simple, dense et facile d’accès. Richard Powers, c’est l’auteur du superbe « Trois fermiers s’en vont au bal », ou du génial « Le temps où nous chantions ». Le charme opérait moins avec « la chambre aux échos », ou « l’Ombre en fuite », mais il était clair que malgré certains errements, nous tenions là un immense écrivain. Un auteur capable de questionner le monde et ses évolutions grâce à des personnages de fiction justes, passionnants et attachants. Un auteur capable de vous transporter de la physique nucléaire aux charmes de l’opéra avec la même et déconcertante facilité. Avec son nouveau livre, « Générosité », qui vient de paraître dans la collection Lot 49 des éditions du Cherche-Midi, il réussit un coup de maître. Ce livre qui restera sans aucun doute l’un des meilleurs de l’année 2011.

Le pitch est assez simple. Russel Stone, professeur de littérature dépressif, anime un atelier d’écriture à l’université de Chicago. Parmi ses étudiants, Thassa Amzwar, jeune kabyle qui a fui l’Algérie, perdu ses parents et qui a passé sa vie à émigrer. Pourtant, elle est rayonnante, joyeuse et est l’incarnation de la bienveillance, voire même du bonheur. Serait-elle atteinte d’une maladie rare ? La fameuse maladie du bonheur ? Russel Stone en parle à Candace Weld, psychologe de la fac. Une relation s’instaure entre ces trois personnes marquées par la vie. Suite à un concours de circonstances étonnant, Thassa Amzwar devient une attraction médiatique et scientifique. Les médias friands de cette jeune fille toujours heureuse et les généticiens avides de savoir si oui ou non, la jeune Thassa possède un gêne particulier, celui du bonheur.

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A travers cette histoire originale, Richard Powers, nous entraîne dans les rouages de notre société médiatique toujours prompte à s’emballer, à faire de l’approximation, pour peu que le spectacle soit assuré. De même, il nous invite à un questionnement sur les manipulations génétique, sur le progrès et sur la science. Powers ausculte notre société malade des ses médias, de sa science et au final une société en profonde décrépitude.

« Générosité » est un grand livre, vraiment. De ceux que l’on brûle de finir et qui, une fois refermés, nous manquent. Mieux, une fois refermé, « Générosité », nous oblige à nous poser la question que tous les philosophes ont posé au moins une fois, celle avec laquelle l’Humanité toute entière se débat chaque jour : le bonheur, c’est quoi ?

Une citation du livre est d’ailleurs en résonance. « Les livres sur le bonheur sont formels : nous sommes conçus pour croire que ce que nous désirons nous rendra heureux, mais conçus de telle sorte que la possession nous procure un bien maigre frisson. Vouloir est ce qu’avoir aspire à retrouver ».

Générosité, Richard Powers, Cherche Midi, collection lot 49 



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