En Libye il est de bon ton d'applaudir le combat des démocrates contre le dictateur sanguinaire. Et en Côte d'Ivoire, il est de bon ton d'applaudir le combat des démocrates contre le dictateur sanguinaire.
Ci-dessous, on peut voir en haut le camp du mal (des pro-Gbabgo patrouillant pris sur 20 minutes) tandis qu'en dessous nous sommes dans le camp du bien (des pro-Ouattara selon l'Express). La symbolique aurait voulu que le bien fût en haut et le mal en bas. Le lecteur m'excusera.
Au départ il s'agissait de faire respecter la victoire électorale de M. Ouattara. Je n'ai pas tout suivi mais je n'ai lu nulle part qu'il avait bourré les urnes pour paraître élu à 95%. Ca tenait plutôt du 49/51, ou du duel Royal-Aubry qui n'a, heureusement, pas été départagé par l'ONU (sur les bémols à ajouter aux critiques contre Gbagbo, lire l'un des derniers billets de Fred Delorca. Du coup j'ai tapé Michel Galy et suis tombé sur un autre article du même, qui répondait à une question du journal "rwandaises" à propos de l'élection en Côte d'ivoire :
« Il n’empêche que Laurent Gbagbo a perdu…
Oui, si l’on considère comme valides les votes du Nord, qui ont donné à Ouattara des scores « soviétiques » En certains endroits, comme Ferkessédougou, il y avait plus de votants que
d’habitants…Le Nord n’était pas vraiment libéré.»
Certains dictateurs ou monarques pétroliers, qui n'ont jamais eu l'idée saugrenue d'organiser des simulacres d'élections, se retrouvent fort aise et confortés dans l'idée de ne jamais mettre le doigt dans un tel engrenage.
Pour revenir aux photos ci-dessus, elles ne prouvent rien, sinon que rien ne ressemble à un mercenaire qu'un autre mercenaire.
Jusque dans les excès. On apprend donc qu'un massacre de 300 (selon l'Express / ONUCI ) à 800 (selon Le Monde /CICR) personnes a eu lieu dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Le Monde s'emploie à faire triompher le camp du bien ("Des assassinats auraient pu avoir lieu quelques jours plus tôt, alors que la zone était encore sous contrôle des forces de Laurent Gbagbo."), mais il semble bien que la plupart des morts soit le fait de partisans de M. Ouattara (l'Express : "l'Onuci a affirmé que "la plupart" des victimes ont été "exécutées par les 'dozos' des FRCI.")
A 800 morts, il me semble qu'ailleurs, pour moins que cela, on aurait fait donner le BHL.