Pour profiter de cette belle journée de samedi où plus de 20°C se sont invités chez les parisiens, nous sommes partis sur les Champs Elysées. Comme prévu, il y avait beaucoup de monde : touristes affolés devant les vitrines, parisiens sur les terrasses et nous, dans une des salles obscures de Gaumont pour voir « The Company Men», le premier film de John Wells.
Le scénario a été inspiré par la récession économique des années 90. Faute d’un peu de chance, le film ne sera tourné que 20 ans après, le sujet restant aussi actuel qu’en 90 : la crise économique et l’emploi.
Le sujet, librement inspiré le destin de ses proches met en scène le destin de quelques cadres supérieurs d’une grande entreprise qui se font virer du jour au lendemain. Tout d’un coup leur vie bascule et les personnages ont du mal à intégrer leur détresse à leur vie quotidienne.
Dans les rôles titres nous retrouvons un casting très intéressant : entre des acteurs "has been" et de bancables. Entre Ben Affelck, pas très performant mais qui ramène du monde dans les salles et Kevin Costner qui a du mal à trouver encore de réalisateurs qui veulent travailler avec lui, nous avons Tommy Lee Jones aussi remarquable que d’habitude. Je profite pour saluer la prestation de Chris Cooper, connu plutôt dans de seconds rôles (souvent très intéressants) mais qui ici, il nous marque par la manière de jouer la fragilité. La force du film est le scénario qui nous rapporte une question absolument légitime et humaine : et si un jour on était sans emploi, que serait notre vie ? Ce film parle de ces cadres qui dédient leur vie au travail, à qui ont fait croire que la carrière est la chose la plus importante dans leur quotidien et qui, du jour au lendemain se font sortir de cette superficialité pour retrouver presque leur valeurs. Il s’agit d’un film très épuré, la mise en scène est très simple et même je dirais classique mais efficace. IL y a beaucoup de recul par rapport à l’histoire et au vécu de personnages. ON sent que ce scénario a muri au fil du temps.
Malgré le fait qu’on a eu dans la salle un joyeux groupe de mamies qui réagissent à toute scène bruyamment, nous avons pris du plaisir à voir ce film. Ce n’est pas un grand film mais il a la qualité de poser une question sociale : celle de la crise financière et économique et les dommages collatéraux qui sont finalement les humains.