A l’occasion de son passage au Ministère de la Santé, Roselyne Bachelot a entrepris de nombreuses réformes poursuivant deux objets principaux. D’une part, il s’agissait d’améliorer le système de santé dans sa globalité en agissant sur les vecteurs accessibles tant auprès des professionnels de santé que des assurés médicaux. D’autre part, la Ministre a très rapidement exprimé la volonté de participer à la réduction de la crise de la protection sociale sur le territoire hexagonal. En effet, la situation de l’Assurance Maladie était devenue très préoccupante dans la mesure où la Sécurité Sociale connaît des déficits considérables. De plus, les mutuelles santé éprouvaient de grandes difficultés à faire face aux répercussions liées à ce retrait massif de l’Assurance Maladie. Or, les mutuelles santé intervenant à titre complémentaire, la réalisation des remboursements habituels est d’autant plus difficile à assumer sans appliquer de hausse significative des cotisations.
En outre au-delà de ces deux objectifs, elle a mis en place des Agences Régionales de Santé qui viennent de célébrer leur premier anniversaire en ce début de mois d’Avril. Néanmoins, ces organismes sont aujourd’hui fortement critiqués par la CSMF : « En effet si le principe des ARS, favoriser au niveau régional une meilleure organisation et coordination des différents acteurs du système de soins, notamment entre l’hôpital et la ville, partait d’une bonne intention, la réalité constatée aujourd’hui est bien celle d’une étatisation de la santé. Tout d’abord, la mise en place, par les ARS, des organes de la gouvernance régionale de la santé, dont les Conférences Régionales de Santé et de l’Autonomie (CRSA), s’est traduite par l’attribution de strapontins aux médecins libéraux. En Ile-de-France, par exemple, les libéraux de santé avec leur Centre Régional des Professions de Santé (CRPS) se sont livrés à un bras de fer musclé avec l’ARS pour obtenir la place qui leur revient dans la CRSA. » Toutefois, il est de bon aloi de ne pas tirer de conclusions trop hâtives dans la mesure où tout nouveau processus doit être pris en considération sur le long terme.