Ma Maison
A peine un sentier dans les champs
Où je m’avance lentement
Tout en regardant alentour.
A l’abri d’un toit bleu foncé
Par une main attentionnée
M’attend une vaste maison.
I1 y fait bon et on y voit
D’une sagesse silencieuse
Partout la trace séculaire
Au gré des vents, vagues du ciel,
Vont les nuages enchanteurs.
Où allez-vous? Mais ils se taisent.
Là-bas la rivière d’argent
Court dans l’abreuvoir qu’elle ronge
Portant la lumière du monde,
Et la prairie de velours vert,
Brochée de couronnes dorées
Étale sa magnificence.
Les chênes, amis du solitaire,
S’élancent vers les cieux si hauts
Jetant leurs branches alentour.
Quelle harmonie, quelle tendresse
Dans l’or des sables qui s’étalent
Près des barques dans la vallée !
Quelle liberté, quel élan !
Que de chansons, de bruits, de cloches
S’offrent aux oreilles et aux yeux !
Chaque chanson à sa manière,
Avec ses sons, avec ses lois,
Offre son écho de l’espace.
Je me parle tout en marchant
Et je contemple ma maison
Avec un tel repos dans l’âme !
Et quelque part une chanson
Chante en harmonie amicale
Avec la terre, avec les cieux.
(Yakoub Kolass)