Contre toute attente, le président Amadou Toumani Touré, a promu dimanche soir Mariam Kaïdama Cissé Sidibé à la tête du gouvernement après la démission du Premier ministre, Modibo Sidibé, le 30 mars.
Une promotion pour cette mère de famille de quatre enfants, âgée de 62 ans, originaire de Tombouctou. Plusieurs voix discordantes s’étaient élevées contre sa nomination. Selon un membre du gouvernement, le dossier « a été travaillé au corps toute la journée du dimanche contre une carte féminine pour une fin de mandat grosse de défis », rapporte Jeune Afrique. La décision du président Toumani Touré, qui a prévenu qu’il n’était pas « prêt à accepter des ministres candidats à l’échéance 2012 » au sein de son gouvernement, a sans doute profité à Mariam Kaïdama Cissé. C’est la raison pour laquelle de multiples candidats potentiels pour remplacer Modibe Sidibé, tels que Mohamed Salia Sokona, l’ancien ministre et ambassadeur ou Natié Pleah, le ministre de la Défense, n’ont pas été retenus.
Une longue expérience politique
Mariam Kaïdama Cissé Sidibé est une incontournable de la vie politique du Mali. Elle a dirigé des entreprises d’Etat durant une vingtaine d’années et présidait depuis 2003 le conseil d’administration de la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (Sonatam). Elle a notamment exercé à plusieurs reprises de hautes fonctions au sein du gouvernement : d’août 1991 à juin 1992, elle a été à la tête du ministère du Plan et de la Coopération internationale, avant de diriger ceux des Affaires étrangères et de l’Agriculture et de l’Environnement. Elle a également été durant trois ans la conseillère de l’ex-président Moussa Traoré. Son expérience professionnelle s’est aussi forgée à l’étranger. Après avoir obtenu son diplôme de l’École nationale d’administration de Bamako en juin 1974, elle effectue durant plusieurs années des stages en Europe, au Canada et au Sénégal.
Des défis à relever
La tâche qui attend le nouveau Premier ministre est ardue. En plus de gouverner le pays, Mariam Kaïdama Cissé est aussi chargée d’organiser et de veiller au bon déroulement des élections présidentielles de 2012. Elle devra aussi conduire des projets de réformes institutionnelles, tels que la révision de la constitution et l’adoption du Code de la famille. Mariam Kaïdama Cissé Sidibe, entre dans l’histoire, avec face à elle de grands défis à relever.