Depuis quand vous connaissez-vous tous les trois ?
Jimmy et moi nous nous connaissons depuis une quinzaine d’années, mais c’est la première fois avec ce groupe qu’on se retrouve à jouer ensemble. On a rencontré Benoit il y a trois/quatre ans.
Pouvez-vous nous rappeler quels sont vos parcours musicaux ?
Benoit a joué dans pas mal de groupes sur Bordeaux, notamment Sofia et Moi et Berlin Vs Brooklyn, un duo guitare/batterie qui a d’ailleurs sorti un 25 cm il y a quelques années. Jimmy a fait partie de différents groupes vers la fin du siècle dernier (Pueblo, Juicy Fruits..) en tant que bassiste ou guitariste/chanteur. Plus récemment il a aussi été guitariste dans Pshitt Pshitt. Pour ma part j’ai fondé Calc il y a une quinzaine d’années, avec qui j’ai enregistré six album et beaucoup tourné, parallèlement à d’autres projets comme Pull et Victory Hall, et j’ai également sorti un album solo l’an dernier et tourné sous mon nom ces deux ou trois dernières années.
Comment est né ce projet ?
Il est né de notre rencontre avec Benoit ! Après l’avoir vu jouer dans Berlin Vs Brooklyn, on a tous les deux eu envie de monter un groupe avec lui. On s’est d’abord retrouvé à deux, Benoit et moi, puis on a vite proposé à Jimmy de nous rejoindre.
Pourquoi ce nom ?
Parce que c’est assez évocateur, la couleur en elle-même (« rouge couleur Mars ») et Mars, la planète ou même le dieu. Quand on a commencé à mettre en forme nos chansons et définir un son, on a en même temps commencé à envisager une forme d’esthétique, sans parler de graphisme ou de costumes… mais quelque chose de visuel se dégageait de tout ça. On a pas réfléchit à un concept ou quoi que ce soit mais il y a différents éléments dans la musique qui sont assez bien évoquées par le nom, quelque chose d’aérien et puissant en même temps. Et c’est aussi une référence à Sleep, un groupe influent pour nous.
Dans quel style classeriez-vous votre musique : psychédélisme, stoner, les deux ou encore autre chose ?
Un peu des deux oui, bien que ce soit des termes un peu fourre-tout dans lesquels on ne se retrouve pas complètement. La tonalité générale est assez « psyché » (les thèmes, les chants et soli de guitares gorgés d’écho, par exemple…). Mais la base de notre son est plutôt stoner il semblerait, dans le sens lourd, dense. On est assez attirés par les sons et les productions des années 70, y’a pas mal de ça dans notre jeu.
Pourquoi s’être orienté vers ce type de musique ?
C’est venu un peu par accident. On a commencé à deux, j’avais donc trouvé un accordage très bas qui nous permettait de s’accommoder de l’absence d’une basse. Après quelques essais peu concluant on a commencé à faire tourner quelques riffs très simples, très lents, et on s’est dit que c’était dans ce sens qu’on devait aller. Jimmy nous a très vite rejoins, mais on a gardé cet accordage. On voulait justement accentuer ce coté lourd et massif, opposé à la légèreté du chant qui plane au dessus de tout ça. C’est ce contraste qui nous a plu.
Quels sont les groupes qui vous ont influencé ?
Led Zeppelin, Black Sabbath, Pink Floyd, Dead Meadow, Bardo Pond, Sleep, Witch et la plupart des groupes sur Tee Pee.. Et un paquet d’autres trucs.
Ce n’est pas trop difficile d’imposer cette musique en France ?
Pas tant que ça finalement. On est assez surpris par tous les retours positifs qu’on peut avoir après les concerts ou en faisant écouter le disque, des gens de différents horizons musicaux semblent comprendre et apprécier ce qu’on fait.
Y a-t-il une scène psychédélique à Bordeaux ? Et si oui vous positionnez-vous comme chef de file ?
Pas vraiment une scène spécifique mais pas mal de groupes à Bordeaux pourraient être labellisés « psychédélique ». Il y a de moins en moins de barrières entre les genres j’ai l’impression. On peut citer Alba Lua ou encore Black Liquid Death.
Vous avez été signé par Emergence, label qui signe notamment Adam Kesher, ça a du être un grand plaisir ?
On est content d’être chez eux, le courant passe très bien et ils sont très impliqués à plein de niveaux, même sur un plan purement musical. On parle souvent avec eux, on a une relation très cool et professionnelle en même temps.
Pourquoi tant d’attente entre la sortie de votre EP (en octobre) et votre premier album (avril) ?
La sortie de l’album a été repoussée à plusieurs reprises pour diverses raisons. Et puis ça nous a permis de tourner pour promouvoir le 45t tout en préparant le terrain pour l’album. On a bien rodé tous ces morceaux, amélioré certains points… On est prêt à le défendre dignement !
On va effectivement tourner pour cet album entre ce printemps et la rentrée prochaine, un peu partout en France dans un premier temps (notamment des festivals comme Garorock et quelques autres gros festivals). Nous allons aussi faire une tournée en Allemagne fin juin, retourner en hollande puis on espère aller plus loin encore par la suite, on aime bien voyager.
Nous sommes en train de finaliser un split vinyle avec Year of No Lights et nous devrions apparâitre sur quelques compils prochainement…
Sinon on a déjà commencé à penser au prochain album, on travaille sur des nouveaux morceaux, certains sont bien avancés.
Merci beaucoup à Jimmy, Benoit et Julien.
Crédit photo : Sébastien Bassin