Deux recueils d’articles de l’historien italien Carlo Ginzburg, récemment traduits en français, prolongent sa réflexion sur la spécificité de l’histoire, démarche de vérité fondée sur des traces, qui se fraie un chemin entre le faux et le fictif.
Carlo Ginzburg ou la polyphonie de l’histoire (PDF - 178.4 ko)
par Perrine Simon-Nahum
Recensés :
Carlo Ginzburg, Le Fil et les traces. Vrai faux fictif, traduit par Martin Rueff, Lagrasse, Verdier, coll. « Histoire », 2010, 537 p.
Carlo Ginzburg, Mythes emblèmes traces. Morphologie et histoire, Lagrasse, Verdier, coll. « Verdier poche », 2010, 376 p.
Livre après livre, Carlo Ginzburg poursuit sa construction de l’histoire à travers une œuvre dont la singularité s’affirme chaque fois plus éclatante, en même temps qu’elle s’accompagne d’une réflexion générale qui reconduit le lecteur vers les grandes questions de notre époque. Si l’on a coutume d’invoquer la littérature pour qualifier cet art si particulier qui est le sien, en référence à son lien de filiation avec la romancière Natalia Ginzburg, on pourrait tout aussi bien emprunter à la métaphore musicale pour décrire l’architecture d’une œuvre que l’alternance d’études de micro-histoire avec des essais d’épistémologie apparente à l’écriture en contrepoint. Le Fil et les traces, sous-titré Vrai faux fictif, son dernier ouvrage traduit en français, s’inscrit ainsi dans le sillage de À distance, neuf essais sur le point de vue en histoire (1998) et de Mythes, emblèmes et traces (1986), aujourd’hui réédité en poche dans une version augmentée d’une conférence prononcée à Lille et qui revient, vingt-cinq ans après, sur l’hypothèse du « paradigme indiciaire ».
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