Petite armoire à coutellerie de Sabica Senez (Prix des libraires 2011)

Par Ngiroux

Un immense chagrin d’amour, qu’un jour ou l’autre, bien malgré nous, on a tous ressenti. Celui-ci magistralement couché sur papier.  De très courtes phrases, une, deux, parfois trois décrivent ce désarroi, cette immense solitude, cette absence qu’on croit irremplaçable. Je cite une seule phrase, une seule page qui donnent un bref aperçu de l’extrême densité, la justesse du mot de ce court carnet. 

Par ordre chronologique, il y a eu le silence, le chagrin, l’inquiétude, l’impuissance, la colère, le vide, la fatigue, la douleur, la fragilité, la solitude, l’isolement, les tremblements, les étourdissements, le souffle court, l’anxiété, les obsessions, le flou, la perte de contrôle, les voix, les cauchemars, la peur, l’insomnie, la faiblesse, l’inertie.  Chaque lésion s’empilant sur l’autre jusqu’à former ce mur épais de folie et de souffrance qu’il me faudrait démolir.

Bloc de pierre par bloc de pierre. 

  Auteure d’un premier roman paru en 2004 intitulé Nulle part ailleurs, finaliste de nombreux prix littéraire québécois. Sabica Senez est née et vit à Québec.