Première secrétaire du PS, Martine Aubry a prononcé samedi dernier à Paris son « discours à la jeunesse » et a annoncé le lancement de ses 300 000 « emplois d’avenir »
Le PS fait les yeux doux à la jeunesse
À l’instar de son rival François Hollande, candidat déclaré aux primaires socialistes depuis le jeudi 31 mars, Martine Aubry a fait de la jeunesse une de ses lignes de front pour 2012. À l’invitation du Mouvement des jeunes socialistes, la candidate est venue « dédier le projet du PS » aux nouvelles générations, face à la récurrence des problématiques liées au logement, à l’emploi ou à l’accès à la culture.
Des promesses intenables ?
Premier engagement de la première secrétaire, l’allocation d’autonomie. Jugée non finançable par les proches de François Hollande et de Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry fait le pari de la mettre en place. S’en suivrait la création de 300 000 « emplois d’avenir » notamment dans le secteur de l’environnement et de l’innovation sociale. D’un coût de quatre milliards d’euros, ces emplois jeunes pourraient être financés par l’ISF ou l’arrêt de la défiscalisation des heures supplémentaires. L’encadrement des loyers à la relocation et la généralisation du CV anonyme font également partie des annonces de Mme Aubry.
La requalification des stages en contrat de travail
L’idée peut paraître surprenante lorsque l’on connaît la diversité de la nature des stages. Certains étudiants sont stagiaires à temps partiel, pour une durée courte, dans le cadre de leur cursus universitaire et n’envisagent pas d’être embauchés à la fin de l’expérience. Cette mesure va-t-elle pénaliser les étudiants qui demanderont un stage à titre expérimental ? Les entreprises prendront-elles moins de stagiaires par crainte d’une obligation d’embauche à l’issue ? Les réponses à ces questions restent floues.
Eugénie Cohen