Le yoga, pratiqué régulièrement pourrait réduire le nombre d'épisodes de fibrillation auriculaire de près de 45%, constatent ces chercheurs de l'Université du Kansas, qui présentent leurs conclusions à la réunion annuelle de l'American College of Cardiology. Mais attention, le yoga ne doit pas se substituer au traitement médical.
Cette étude prospective monocentrique suggère que des séances régulières de yoga avec la relaxation pour objectif, et des exercices de respiration peuvent contribuer à réduire le nombre d'épisodes de fibrillation auriculaire de près de 45%, pour atteindre une moyenne de 2,1 épisode sur une durée de 3 mois, alors que d'autres types d'exercice aboutiront 3,8 épisodes.
Le Dr. Dhanunjaya Lakkireddy et ses collègues insistent, dans leurs conclusions sur l'importance de facteurs tels que l'état dépressif ou l'anxiété sur le nombre d'épisodes de fibrillation auriculaire chez les patients et, au final, sur la charge en Santé publique de la fibrillation auriculaire.
Cette étude, de petite taille, sans groupe témoin, et à courte durée de suivi (3 mois), menée sur 49 patients atteints de fibrillation auriculaire paroxystique, sous traitement anti-arythmique et anti-coagulant, conclut que le yoga contribue, de manière significative et en association avec l'”arsenal thérapeutique”, à apporter une meilleure qualité de vie aux patients. Les patients ont suivi durant 3 mois un exercice physique régulier de leur choix durant une première phase de contrôle, puis durant 3 mois, des séances de yoga supervisées (60 mn, 2 fois par semaine) avec en plus, un encouragement à pratiquer le yoga spontanément durant les autres jours de la semaine. Les séances supervisées comportaient des exercices de respiration profonde, les postures de yoga classiques et l'éducation aux techniques de relaxation. Les participants étaient munis de moniteurs cardiaques ambulatoires pour mesurer objectivement la fibrillation auriculaire.
Résultats: En moyenne, d'une période à l'autre,
· les épisodes de FA ont diminué, de 2,6 épisodes au cours de la période de contrôle jusqu'à 1,4 durant la période “yoga”.
· Les participants améliorent aussi leurs scores de qualité de vie (en moyenne de 5 à 6 points sur l'échelle SF 36).
· Les participants parviennent à réduire leur anxiété (d'environ 4 points sur l'échelle de Zung).
· Les participants parviennent à réduire leurs symptômes dépressifs (En moyenne de 5 points sur l'échelle de dépression de Zung).
Le yoga ne doit pas se substituer à un traitement médical, concluent les chercheurs, mais il contribue à atténuer les facteurs de FA tels que le stress et l'anxiété et il pourrait même avoir un effet sur la prévention des AVC, ce que les chercheurs doivent encore vérifier par de nouvelles études.
Source: My Heart Study" ACC 2011 "Impact of yoga on arrhythmia burden and quality of life (QoL) in patients with symptomatic paroxysmal atrial fibrillation: The Yoga”.
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