Nous connaissons tous la dernière console de salon de Sony, la Playstation 3, avec son graphisme HD, son lecteur Blu-ray et tous ses jeux vendus à un tarif exorbitant. Au cours de l’an passé, on a vu Sony être mis à mal par les hackers, qui avaient enfin réussi à éclipser le DNAS (système d’authentification des jeux), permettant ainsi l’installation de copies ou de versions pirates de jeux.
Malgré une réaction très rapide de la multinationale pour lancer des procès, des bannissements sur le Playstation Network et des mises à jour de sécurité correctives à foison, le logiciel d’exploitation de Sony semble véritablement compromis pour le moment. Au point que la rumeur d’une backdoor dans la dernière version de l’OS playstation se soit répandue sur les forums. Si elle se révélait exacte, cette nouvelle ne serait pas sans conséquence, car si cette ouverture dans le logiciel permet à Sony de modifier son système sans vous prévenir ou vous demander votre accord, elle permettra aussi à des futurs pirates de s’introduire dans votre système à votre insu. Mais, avant d’en arriver là, cette console, qui reste la 2e (après la Wii) au niveau des ventes nationales (822 000 exemplaires écoulés en 2010), et qui est l’un des meilleurs produits de Sony, ne sera pas laissée à l’abandon par son constructeur.
On peut lire dans le contrat de licence du logiciel système de la PS3 certaines mises en garde qui laissent perplexes :
- Quelques services peuvent être fournis automatiquement et sans préavis lorsque vous êtes en ligne.
- Sans limitation, les services peuvent inclure la fourniture de la dernière mise à jour ou du dernier téléchargement d’une nouvelle version susceptible d’inclure des correctifs de sécurité, de nouvelles technologies ou des configurations et fonctions révisées ou nouvelles pouvant empêcher tout accès à des contenus piratés ou non autorisés, ou toute utilisation d’un matériel ou d’un logiciel non autorisé en lien avec le système PS3™.
- SCE (Sony Computer Entertainment) peut recueillir des informations sur votre matériel et vos logiciels à des fins d’authentification, de protection des copies, de blocage de comptes, de surveillance et/ou d’établissements de diagnostic sur le système, de mise en œuvre de règles, de gestion du jeu, de marketing, d’étude du comportement des utilisateurs et à d’autres fins.
- SCE et ses concédants se réservent le droit d’engager une action en justice en cas de violation du présent Contrat. SCE se réserve le droit de prendre part à toute action judiciaire privée ou publique ou à toute enquête relative à votre comportement.
Déjà, en juin dernier, la société a retiré des services disponibles à l’utilisateur, comme la possibilité de démarrer depuis un autre OS. Cette fonction permettait aux développeurs, curieux et bidouilleurs, de démarrer la machine sous Linux pour profiter de ses propriétés graphiques, de calculs et autres différant d’une utilisation traditionnelle. L’armée américaine en avait d’ailleurs fait un support technologique embarqué pour la création de serveurs ad hoc fonctionnant sous Linux. La suite du changement d’orientation de Sony n’a pas tardé à se faire sentir, puisque l’US Air Force a déposé une poursuite judiciaire contre le retrait de la fonctionnalité « OtherOS ».
Après ses déboires face à l’armée, Sony affronte maintenant une nouvelle tempête sous la forme d’un procès lancé par la marque LG, qui accuse SCE d’avoir spolié la construction et la technologie du lecteur Blu-ray de la console, bloquant au passage 200 000 machines aux portes de l’Europe.
Les créateurs de cette fabuleuse machine doivent se tirer les cheveux à l’heure qu’il est. Malgré une réelle innovation technologique qui pousse la création et la jouabilité toujours plus loin, on se demande si le groupe Sony n’a pas été trop loin dans la quête du profit, et si ce n’est pas un juste retour de bâton que de voir son produit phare détourné pour une utilisation gratuite.
Sources: http://www.korben.infoforum.jailbreakscene.com
http://www.scei.co.jp