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A une époque qui glorifie l’exposition et la précipitation, Cascadeur, dernière signature française de Casablanca Records, fait figure d’ovni dans le paysage musical. Côté vitrine, les paparazzis seront bien mal en point : jamais ils n’apercevront le visage de l’artiste. Pour ce qui est du rythme de croisière, Cascadeur prend son temps. Le Français, qui, en guise de préface à un premier album prévu pour début 2011, accouche cet automne d’un élégant maxi (Walker), n’est en effet pas né de la dernière pluie. Outre une victoire du concours CQFD organisé par les Inrockuptibles en 2008 (victoire qui l’a fait succéder à d’autres magiciens d’ici comme Syd Matters ou Cocoon), un passage très remarqué lors des derniers chantiers des Francofolies (entouré d’une impressionnante chorale d’enfants, il a offert au festival un de ses temps forts), les plus attentifs l’auront aperçu l’an passé sur la scène de la Cigale, lors du festival organisé par l’hebdomadaire. Pourtant, Cascadeur n’est pas cigale, il est fourmi : travailleur, persévérant, prolifique (on l’a aperçu aux côtés des groupes Orwell, Variety Lab et Sharko, dont les membres participent d’ailleurs à ses enregistrements). Des années d’échauffement, qui ont permis au jeune homme d’affiner toutes ses cartes : à la fois auteur, compositeur, interprète, musicien, arrangeur et mixeur, Cascadeur fait tout tout seul, réfugié dans son home studio qu’il se plaît à baptiser Cascadrome.
On l’a vu, par le passé, créer le projet musical Chut!, enseigner les arts plastiques dans une université, puis fonder Cascadeur il y a cinq ans, et publier trois albums autoproduits à travers lesquels il revisite ses amours musicales de toujours, de Radiohead à Nina Simone, d’Antony & the Johnsons à Erik Satie. « Un cascadeur, c’est justement quelqu’un de très prudent, qui connaît les risques, et qui dure. C’est le contraire d’un casse-cou.»
Et puis il y a le souvenir d’enfance : celui d’une figurine de motard cascadeur, blanche, fixée sur un tremplin, avec laquelle IL a longtemps joué . Tout en évitant l’écueil de la nostalgie du temps perdu, sur scène, le Français se plaît à utiliser des instruments aux sonorités malicieuses (Dictée magique) et porter un regard tendre d’adulte sur son enfance passée. A la fois fascinants et ludiques, féeriques et joueurs, les concerts de Cascadeur ne sont pas des concerts enfantins- mais des concerts d’enfant devenu adulte. Ils pourraient ainsi résumer les mots de John Lennon sur son titre Woman : I hope you understand the little child inside the man.
Qu’il revête un casque de pilote de chasse, un peignoir de boxeur ou un masque de catcheur mexicain, le costume, chez le Français, n’a rien d’un artifice de clown : plutôt que de lui faire endosser le rôle d’un personnage, la panoplie lui permet avant tout d’être lui-même. « Je n’ai jamais voulu arriver comme un super héros. Ce qui m’intéresse chez les héros, c’est la fragilité. Au départ, l’idée du casque était de me protéger de moi-même. J’avais peur d’être trop ému. » De la sensibilité, et de l’humanité surtout. The Human Octopus, s’intitule d’ailleurs le premier album et est sorti hier....
Walker by cascadeur
Meaning by cascadeur