Hier soir, je m’apprêtais à fêter fièrement ma 9e soirée sans alcool avec un massage et un petit shake aux fruits. C’était sans compter sur Karen et Jason, un sympathique couple de Londoniens « middle adged »qui m'ont invitée à boire un coup avec eux. Je me suis dit « Allez, une bière, pourquoi pas », et puis ça faisait plusieurs jours que j'avais envie de leur parler mais j'osais pas. Je suis tombée dans un véritable traquenard. D'une bière c'est passé à 3, et ça c'est terminé par la tournée des bars de la plage... enfin DU bar
où nous étions les seuls avec un couple de Français (là aussi, reprise de la pratique de la langue maternelle après 9 jours d'abstinence) qui venaient rendre visite à fiston. Ce jeune kiné est arrivé en Thaïlande il y a 2 ans pour un stage de perfectionnement en massage... et n'est jamais rentré, s'improvisant prof de français (tiens tiens).
Venir jusqu'en Thaïlande pour boire un pastis avec Robert, je vous jure... Ça ne n'invente pas. Je peux rebaptiser « case » mon bungalow...
Ceci dit, j'ai passé une fort agréable soirée. Je dois avouer que ma vie d'ermite commençait à me peser un peu.
Dimanche 4 avril, je me découvre habile
Que ceux qui pensent que je suis une calamité au billard (ou dans tout autre activité qui nécessite un peu de concentration et de coordination) se détrompent... Certes, je pars avec un handicap moteur majeur, mais avec un peu de patience de la part du professeur (Jason en l'occurrence) et de persévérance de la mienne, on arrive à des miracles, ou presque.
Surtout que nous jouions avec des Thaïs surentraînés desquels la décence m’empêche de dire qu'ils sont nés avec une queue dans la main. Des pros, quoi, du genre je joue à une main les yeux fermés
Le moment que j'ai préféré c'est les présentations : avec nos oreilles d’Européens (ah, les cribles phonologiques...), on a eu un mal de chien à comprendre les prénoms. Ce qui s'en rapprochait le plus, c’était Sit et Lick it (ou Liquid?!), sois « Assis ! » et « Lèche ça ! »... Et je vous assure que ce n'est pas cette fois-ci un tour de mon esprit tordu, car nous étions 3 à comprendre exactement la même chose.
Mon véritable point fort, c'est la déconcentration de l'adversaire. Si c'est un homme, c'est trop facile, aucun mérite, mais quand il s'agit d'une femme (Karen en l'occurrence), il est nécessaire de déployer un peu plus d’ingéniosité. Cerner les points faibles de la personne (merci Jason pour l'information : les animaux) et ne pas y aller avec le dos de la cuillère : c'est ainsi que j'ai insidieusement aboyé, miaulé, me suis exclamée « look at this cuuuuute little bird! »...
Enfin bref.
Je commence à vraiment bien m'amuser sur cette petite île.
Lundi 5 avril, surprise au bout du fil
Jamais décevantes, les soirées à Koh Samet. Après le pastis et le billard, la pêche au calamar ! J'ai suivi Karen qui s'est allègrement invitée sur le bateau du proprio du resort .
Ce dernier nous a gentiment donné un cours d'initiation.
Je ne suis définitivement pas douée en lancer d’hameçon (failli éborgner mes pauvres camarades de pêche). Par contre... dès mon 3e essai, j'ai senti que ça mordait ! J'ai remonté à la surface un énorme... amas d'algues. C'est Jibi (pour les non-initiés: notre ami végétalien à tendance crudivore) qui aurait été content...
Voilà pour mes exploits de pêcheuse. Je ne pense pas avoir raté une vocation.