En France, seulement 5% environ des contribuables déclarent un don supérieur à 65 euros. Et la générosité reste faible par rapport à d'autres pays anglo-saxons en particulier : le niveau des contributions en France est relativement faible, puisqu'il représentait à peine 0,08 % du PIB en 2002 contre environ 0,2 % pour le Royaume-Uni et 1,4 % pour les États-Unis.
Les incitations fiscales suffisamment efficaces ? 2 réformes, intervenues en 2003 et 2005, ont augmenté de 32 % le taux de réduction d'impôt sur le revenu pour les dons destinés à des organismes d'utilité publique ou d'intérêt général. L'Insee a consacré en mai 2010 une étude à l'estimation de la générosité des français, soit 1,7 milliards en 2007 et à l'évolution des dons, concluant que les Français ont peu réagi à l'augmentation des réductions en faveur des dons, avec une augmentation de seulement 6% des dons de faibles montants et de 18% des dons les plus élevés. Pourtant, la majorité des ménages français sont au courant des incitations fiscales : Une étude menée par le Centre de Recherches et d'Études sur la Philanthropie (CeRPhi) pour le compte du Secours Catholique montre de plus que la quasi-totalité des donateurs (respectivement 98 % et 92 % des donateurs imposables et non imposables) connaissent le dispositif. En 2010,12% des donateurs déclaraient tenir compte de ces avantages contre 10% en 2009. Chez les cadres,la proportion est même passée de 11% à 25%.
Une baisse des intentions de dons liée à la crise : Selon le baromètre IFOP réalisé en avril 2010, malgré une augmentation des dons de 5,5% par rapport à 2008, l'anticipation des effets de la crise se manifesterait par des changements dans les intentions de dons des donateurs pour 2010. Cette une baisse des intentions qui concerne essentiellement les actifs âgés de 35 à 49 ans et ne serait pas totalement compensée par un engagement plus important des retraités.
De nouvelles priorités : Ce même baromètre montrait alors une évolution des causes prioritaires des Français avec une priorité donnée à la lutte contre l'exclusion et la pauvreté (30% à 37% des dons). Dans le même sens, le Téléthon, autre grande initiative de collecte, menacée aujourd'hui par un possible non-renouvellement de son accord avec France Télévision, avait réuni en 2009, 84 millions d'euros de promesses de dons réunies, accusant une baisse des dons de 6 millions, qui suivait une baisse 2009 vs 2008 d'environ 5 millions d'euros. Polémique ou générosité en baisse?
Enfin, la baisse des subventions publiques, qui représentent près de la moitié des ressources financières des associations et fondations, est désormais devenue une menace pour la poursuite de la solidarité en France.
Sources: Sidaction, Centre d'études et de recherche sur la philanthropie, IFOP-Baromètre image notoriété des associations et fondations faisant appel à la générosité du public avril 2010, Insee “Les incitations fiscales aux dons sont-elles efficaces ?”.