Etat chronique de poésie 1178

Publié le 04 avril 2011 par Xavierlaine081

 

1178

Et après nous le déluge

Voici une lourde impression

Un sentiment sans équivoque

.

Tout est tenu à la seule satisfaction immédiate

Rien d’envisageable qui puisse nous être commun

Sinon vivre en un monde éclaté

Bien avant qu’une bombe ne mette en actes les pensées non évoquées

.

Ne jamais dire ce que l’on rêve pour ne pas s’attirer les foudres

Les puissants confirmés dans leur puissance par la timidité et la peur

Et cette violence rentrée qui blesse et torture

*

Chacun sa préoccupation

Si possible dans le plus grand secret

Partager rangé aux mythologies historiques

Le tout est de tirer son épingle de ce jeu

.

Que le jeu soit vicié

Qu’il émette fumées nauséabondes

Sur des cadavres alignés par milliers

Ne doit pas impressionner l’Homme contemporain

.

On lui crée d’ailleurs l’insensibilité nécessaire

Plus besoin d’un flic à ses basques

La peur de perdre le peu qu’il a déjà

Est bien plus efficace que toute matraque

.

Te voici tirant ton épingle

D’un tas de fumier sanguinolent

Aveuglé par ta propre gloire

Tu ne vois même plus le rouge que tes mains portent

Et laissent en traces indélébiles sur l’histoire

*

Ils viennent en habits du dimanche

Arpentent les marchés du samedi

Serrent mains sur mains

Adressent un petit mot gentil à chacun

Dans l’espoir d’une petit bulletin

.

Surtout ne rien dire de ce qui pourrait fâcher

Pas un mot sur l’extension de la misère

Sur la pauvreté culturelle

Pire que la pauvreté matérielle

Celle qui vous rend esclave

De votre propre fait

Et sans y songer

.

Surtout pas un mot plus haut que l’autre

Puis on va boire un petit coup

De tous bords

Au même comptoir

Sans que nul ne réagisse

.

La grenouille est assez chauffée

Encore un peu et la voilà cuite à point

.

Manosque, 7 mars 2011

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