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La couleur /3 – La symbolique des couleurs

Publié le 04 avril 2011 par Axygene

Voici le troisième billet d’un petite série concernant les couleurs. Dans ce billet je présente la symbolique des couleurs.

La couleur /3 – La symbolique des couleurs

Symbolique des couleurs

Le bleu

Qu’il soit aérien ou océanique, le bleu évoque de vastes espaces calmes et sereins. Cette couleur symbolise la paix, appelle à l’évasion et au rêve.
Le bleu est, depuis fort longtemps, la couleur préférée de la majorité des Occidentaux. Au fil du temps, il a acquis une multitude de connotations symboliques qui se sont parfois modifiées, parfois cristallisées.
Au Moyen Âge, le lapis-lazuli, pigment bleu par excellence pour les enlumineurs, était tellement précieux qu’il coûtait aussi cher que l’or, sinon plus. C’est la raison pour laquelle le bleu fut longtemps réservé aux représentations du manteau de la vierge.
Dans la Grèce et la Rome antiques, le bleu, couleur du ciel, était également la couleur des dieux Zeus et Jupiter.
Le bleu possède de grandes vertus : il est calme, apaisant, pacifique. Une pièce peinte d’un bleu foncé peut même avoir un effet sédatif. Mais le bleu a aussi un côté plus dynamique, puisqu’il favorise la créativité et l’inspiration.
Hygiène, fraîcheur et propreté sont indissociables du bleu. Les publicitaires le démontrent sans arrêt. Ainsi, une foule de produits devant posséder ces caractéristiques sont bleus ou ont un emballage bleu : le lave-vitre, la poudre détergente avec ses particules bleues ou encore les bonbons à la menthe ne sont que quelques exemples.
Le bleu symbolise la paix, le drapeau des Nations Unies et les Casques bleus en témoignent.
Plusieurs expressions témoignent encore de nos jours de la variété des connotations acquises par le bleu : « être fleur bleue » (être romantique) ; « avoir les bleus » (être mélancolique) ; « avoir du sang bleu » (faire partie de la classe noble).

La Couleur Nature, histoire et décoration ; Paris, Le Temps Apprivoisé ; 1993 ; 256 pages.
Pastoureau, Michel ; Dictionnaire des couleurs de notre temps ; Paris, Christine Bonneton, 1999 ; 255 pages ; Collection Symbolique et société.

Le jaune

Rien n’illumine un décor autant que le jaune, couleur du soleil, de la lumière, de l’été… En décoration, le jaune est votre plus grand allié dès qu’il s’agit de rendre plus lumineuse une pièce peu fenestrée ou faisant face au nord.

À travers les âges et les cultures, le jaune a tour à tour été associé aux Empereurs de Chine, à la renaissance printanière du temps de Pâques, à la générosité de la terre (au temps des récoltes de blé, de maïs et d’autres céréales), à la philosophie bouddhiste, et à bien d’autres images.

Le jaune attire l’attention. On l’utilise pour signaler un danger potentiel ou une interdiction, notamment en circulation automobile : avant de devenir rouges, les feux de circulation passent au jaune ; les panneaux routiers annonçant des travaux de construction où d’autres dangers sont jaunes ; les doubles lignes jaunes signalent une interdiction de traverser la chaussée.

En publicité, le jaune sert souvent à capter le regard, les compagnies de taxis new-yorkaises et les éditeurs d’annuaires téléphoniques – avec leurs pages jaunes – l’ont compris depuis longtemps.

Dans les sports, le jaune a différentes significations : au football européen, le « carton jaune » est utilisé pour donner un avertissement à un joueur, alors qu’en cyclisme, le maillot jaune est celui du vainqueur du fameux Tour de France.

Le jaune a tout de même son côté moins positif. Il est associé à la maladie – le pavillon jaune signale la quarantaine sur les navires – ainsi qu’à la gêne et au dépit, comme dans l’expression « rire jaune ».

En anglais, le jaune est également associé à plusieurs aspects négatifs, notamment aux journaux à sensation et au journalisme malhonnête, que l’on appelle « Yellow journalism », ainsi qu’à la lâcheté comme dans « Yellow belly » que l’on traduirait par « froussard ».

La Couleur Nature, histoire et décoration ; Paris, Le Temps Apprivoisé ; 1993 ; 256 pages.
Pastoureau, Michel ; Dictionnaire des couleurs de notre temps ; Paris, Christine Bonneton, 1999 ; 255 pages ; Collection Symbolique et société.

Le rouge

Le rouge est la couleur qui a le plus d’impact sur nos fonctions physiologiques. Elle excite les sens et active la circulation sanguine. C’est sans doute pour cette raison qu’on l’a toujours associée à la passion, à la sensualité et au désir.

Le rouge est souvent considéré comme la couleur des couleurs. À preuve, dans certaines langues, les mots « rouge » et « coloré » sont synonymes ; dans d’autres, « rouge » est synonyme de « beau ». Dans les cultures où la langue ne comprend que quelques termes pour désigner les couleurs, on crée d’abord les termes « clair » et « obscur », puis, si une seule couleur est nommée, c’est toujours le rouge.

Le rouge est joyeux. Beaucoup de produits destinés aux enfants ou associés au plaisir sont rouges : ballons, jouets, vêtements, bonbons, etc. La fête de Noël se pare de rouge.

Le rouge traduit l’exubérance, la vitesse et l’action. Ce n’est pas une coïncidence si tant de voitures sport sont rouges.

Le rouge et l’orangé vif sont les teintes qui se voient le mieux à distance, c’est une des raisons pour lesquelles elles sont utilisées pour avertir d’un danger ou d’une interdiction. Les feux de circulation et les panneaux d’arrêt sont rouges. Les avertissements sur les emballages de médicaments s’impriment en rouge.

Le rouge attire l’attention : on l’utilise pour corriger les copies ou pour signaler un produit vendu au rabais.

Le rouge, couleur du sang, sert à identifier les services de secours comme la Croix-Rouge. Un peu paradoxalement, ce fut, jusqu’au XIXe siècle, la couleur des uniformes militaires de plusieurs pays. À cette époque, la couleur de l’uniforme n’avait pas à remplir de fonction de camouflage, elle devait au contraire refléter la force et le prestige de l’armée et de son pays. Le rouge, s’il offrait une cible visible à l’ennemi, avait du moins l’avantage de cacher les taches de sang.

Le rouge évoque la colère et l’agressivité, comme dans les expressions « voir rouge » et « rouge de colère », ainsi que d’autres émotions, comme dans les expressions « rouge de confusion », « rouge de honte » ou « le rouge lui monta aux joues ».

Pastoureau, Michel ; Dictionnaire des couleurs de notre temps ; Paris, Christine Bonneton, 1999 ; 255 pages ; Collection Symbolique et société.
La Couleur Nature, histoire et décoration ; Paris, Le Temps Apprivoisé ; 1993 ; 256 pages.

L’orangé

L’orangé ne porte ce nom que depuis l’arrivée des oranges en Europe. Le terme apparaît pour la première fois en anglais dans un poème datant de 1044, mais le mot ne passa dans l’usage courant que plusieurs siècles plus tard, vers 1750, lorsque le fruit fut devenu plus accessible en Europe.

On associe l’orangé à l’automne et à ses feuillages colorés, au feu, à la terre et à la poterie. Mais malgré cela, l’orangé n’a pas de connotations symboliques aussi fortes que ses voisins sur le spectre des couleurs, le jaune et le rouge. Il passe tantôt pour joyeux et stimulant comme le jaune, tantôt pour une couleur de passion et de fougue comme le rouge, mais toujours à des degrés moindres.

Il n’existe pas non plus d’expressions qui mettent l’orangé en vedette comme il en existe pour d’autres couleurs, ce qui démontre le peu d’associations symboliques que nos cultures ont développées avec cette couleur. De plus, on parle de poissons rouges et d’argile rouge alors qu’il serait en réalité bien plus juste de dire « poisson orange » et « argile orange », preuve supplémentaire du rôle secondaire dans lequel l’orangé fut et est encore confiné.

Si l’orangé n’a pas réussi à acquérir un symbolisme fort, il demeure que cette couleur occupe une place importante dans les domaines où la sécurité dépend d’une bonne visibilité. Couleur voyante par excellence, l’orangé est employé dans la fabrication de beaucoup de matériel de survie comme les gilets et les vestes de sauvetage, les bouées et les canots pneumatiques.

La Couleur Nature, histoire et décoration ; Paris, Le Temps Apprivoisé ; 1993 ;

Le violet

Nés de l’union du rouge et du bleu, deux couleurs aux personnalités totalement opposées, le violet et les autres teintes de sa famille, comme le mauve et le pourpre, suggèrent tantôt mystère, richesse et délicatesse, tantôt malaise, trouble ou provocation. Ces couleurs possèdent une sorte de double personnalité qui leur a toujours valu des réactions très variées.

L’histoire des teintures est marquée par celle de la pourpre, ce pigment dérivé d’un mollusque qui, dans le monde antique, servait à colorer les vêtements les plus précieux et était réservé exclusivement aux empereurs. Cette pratique est à l’origine de l’expression servant à désigner le fils du souverain « Né dans la pourpre ».

Dans le monde religieux, on associe le violet au mystère de la Passion du Christ. Le temps de Pâques est marqué par l’emploi des couleurs complémentaires violet et jaune qui symbolisent respectivement le carême et la renaissance printanière marquée par le jaune des crocus et des jonquilles.

Au sein de l’empire britannique, le mauve fut pendant longtemps une des rares couleurs permises, avec le gris, le noir et le blanc, durant les périodes de demi-deuil. Cela explique peut-être en partie l’aversion du milieu de la mode pour cette couleur jusqu’au milieu du XIXe siècle et les connotations lugubres lui ayant été attribuées.

Pendant les années soixante, la famille des violets devint extrêmement populaire. Non conventionnelles et provocantes, ces couleurs furent adoptées par une génération de jeunes gens recherchant la liberté. Vous vous souvenez des imprimés orangés et magenta ?

La Couleur Nature, histoire et décoration ; Paris, Le Temps Apprivoisé ; 1993 ; 256 pages.

Le vert

Au Moyen Âge, le vert était considéré comme une couleur portant malheur, voire une couleur maléfique associée au Diable. Le vert symbolisait la superstition et il fallait éviter de porter un vêtement de cette couleur.

Dans la culture occidentale, au fil du temps, on peut constater que le vert a cessé d’être associé au mal ; il est plutôt devenu un symbole du destin, du hasard, à la fois de la chance et de la malchance.

Le vert est, en certaines circonstances, perçu comme une couleur ayant trait à ce qui est instable, à ce que l’on désire et qui est incertain ou éphémère : que ce soit l’amour, l’espérance, la jeunesse ou encore, le jeu. On a qu’à penser aux tables de jeu (qui sont vertes depuis le XVIIIe siècle au moins), tables de billard, tables de ping-pong, courts de tennis, terrains de football et de baseball. L’instabilité, le hasard, la victoire ou la défaite s’habillent de vert.

En ce qui a trait aux vertus du vert, mentionnons que c’est une couleur qui a un effet positif sur le système nerveux ; il aide à donner un sentiment de détente, c’est un antistress. Le vert crée une ambiance rassurante, un sentiment de confort et de lien avec la nature.

Le vert évoque tour à tour la nature, la santé et bien d’autres choses encore. Ces quelques expressions associées au vert témoignent des nombreux symboles que revêt cette couleur : « rester vert » (jeunesse), « donner le feu vert » (permission), « être vert de colère » (colère), « être vert de jalousie » (jalousie), « avoir le pouce vert » (jardinage), « en voir des vertes et des pas mûres » (étonnement).

Pastoureau, Michel ; Dictionnaire des couleurs de notre temps ; Paris, Christine Bonneton, 1999 ; 255 pages ; Collection Symbolique et société
Chiazzari, Suzie ; The Complete Book of Color ; Element Books, 1998, 256 pages.

Le noir

En décoration ou dans le domaine de la mode, le noir est le symbole par excellence de l’élégance, de la modernité. On a qu’à penser au « smoking », aux tenues de cérémonie, aux objets de luxe ; il représente la richesse, le raffinement, voire même, le mystère.

Depuis longtemps, on l’a beaucoup associé aux vêtements ecclésiastiques ; de plus, il évoque la dignité, le pouvoir et la menace. Le noir est symbole d’autorité : que ce soit l’uniforme du policier, du surveillant, ou encore, de l’avocat ou du juge.

Mais, le noir comporte aussi des connotations négatives : on l’attribue à l’austérité, et il est par tradition, associé au deuil, à la mort et aux ténèbres.

Plusieurs expressions dans notre langage font référence au noir : « avoir des idées noires », « broyer du noir », « être sur la liste noire », « mouton noir », « jeter un regard noir », « marché noir », « bête noire ». Comme on peut le constater, toutes ces expressions ont une connotation négative

Qu’à cela ne tienne, ce ne sont là que des mots Si vous aimez le noir, rien ne vous empêche de l’utiliser de façon sensée et de créer un décor raffiné, ou encore de porter un vêtement noir parce qu’il vous va bien et vous donne ce petit air racé et mystérieux

Pastoureau, Michel; Dictionnaire des couleurs de notre temps; Paris, Christine Bonneton, 1999; 255 pages; Collection Symbolique et société.

Le gris

Symbolise la fiabilité, la sécurité et la maturité.

Le blanc

Indique la pureté, la perfection, la paix, la facilité, la fraîcheur, la spiritualité et la propreté. Attention à sa signification culturelle en Orient, le Blanc représente la Mort et la Douleur.

@Guime

Prochain billet: Quelques outils pour travailler avec les couleurs


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