Il y a un peu plus de deux semaines a commencé la dernière émission de télé-réalité de TF1, Carré VIIP. Et, comme je suis spécialiste de la télé-réalité, je n’ai pu y échapper. A l’heure du prime-time, je me suis sagement assis devant ma télévision, mon ordinateur sur les genoux, pour prendre quelques notes sur ce nouveau format. A vrai dire, plus les minutes passaient, plus je perdais courage devant l’inanité du spectacle. A tel point que je renonçai finalement à faire un article sur ce programme anniversaire des 10 ans de la télé-réalité.
Quand est survenue la décision de l’arrêt de ce programme, qui ne faisait pas une audience suffisante pour la chaîne privée et qui était attaquée de toutes parts, de nombreux journalistes m’ont demandé si je voyais une explication à cet échec. Oui, bien sûr, j’en voyais. Carré VIIP était-il trop trash? A cette question réitérée, une seule réponse m’est venue, queje n’osais exprimer depuis des mois. La télé-réalité n’est pas trash (voir des corps nus, ce qui est rare dans ces programmes, ou, même, faire l’amour n’est pas trash), la télé-réalité est un éloge de la connerie. Dur à dire, pas très charitable, mais je ne vois rien d’autre que cela. Le Diner de cons fait rire parce que, autour du “con” François Pignon joué par Villeret gravitent des personnages qui ne le sont pas. Si tous les personnages d’une fiction sont au même niveau, il n’y a plus matière à comique. C’est ce que j’ai dit un peu brutalement dans le lien qu’on trouvera ci-dessous.
Je sais ce qu’on peut opposer à un tel jugement: quel mépris pour ceux qui ont regardé l’émission! Et bien non: justement le public n’a pas suivi, parce que la ficelle était un peu grosse et qu’il n’est jamais désagréable d’être pris pour un imbécile.
http://www.ozap.com/actu/francois-jost-interview-carre-viiip-cons/408616